KO KO MO : « On a pris plaisir à peaufiner le son »

Dimanche 10 juillet 2022, sous un beau soleil, le duo nantais Ko Ko Mo jouait au festival Beauregard, à Hérouville-Saint-Clair. À cette occasion, le chanteur-guitariste Warren et le batteur Kévin ont répondu aux questions de BalanceTaProg sur leur troisième album et leurs goûts musicaux.

Kévin et Warren du duo nantais KO KO MO ont joué au festival Beauregard 2022. © Philippe Jautée

Comment est né l’album Need some mo’ ?

Warren : Dès le début du confinement, on a commencé à écrire. On a essayé de prendre le temps, ce qui n’était jamais arrivé avant parce qu’on avait fait les deux albums précédents pendant les tournées donc toujours avec plus ou moins de frustration de faire les choses vite. Cette fois-ci, on a goûté au luxe du temps et je pense qu’on bossera toujours comme ça à l’avenir.

Kévin, quels souvenirs gardes-tu de l’enregistrement de Need some mo’ ?

Kévin : Warren a composé les bases de l’album. J’avais très envie qu’on se retrouve car on avait le temps que nous n’avions jamais eu auparavant. Nous nous sommes posés dans une petite maison qu’on nous a prêtée. On a racheté du matos. Il y avait alors un travail de composition ensemble, d’amélioration, de changement. C’était hyper chouette. On pouvait rentrer chez nous et on pouvait recomposer ensemble, enregistrer, réécouter. On était deux mais nous n’étions pas seuls à bosser. On bosse avec Loris et Yohan qui sont aussi avec nous sur la route. C’est un exercice. On aime beaucoup la scène mais, un peu frustré de ne pas y être, on a pris plaisir à peaufiner le son. On a acheté et posé des micros. On a écouté. On a réussi à faire des préprod, ce qui n’était pas évident à la base. On a encore amélioré pour faire les prises définitives. Et nous sommes très contents de le défendre sur scène aujourd’hui.

Warren et Kévin du duo Ko Ko Mo au Festival Beauregard 2022. © Philippe Jautée

Il y a sur cet album une reprise qui fonctionne très bien, y compris en concert. Qui a eu l’idée de reprendre « Last night a D.J. saved my life » d’Indeep. Quel membre de Ko Ko Mo a convainvu l’autre de reprendre ce morceau ?

Kévin : C’est parti d’une blague. Warren, dans le camion au bout de sept heures de route, nous l’a fait écouter. Des copains avec lesquels on bosse nous ont dit que ça mettrait tout le monde d’accord. En 2017, on avait fait une reprise de « Personal Jesus » [de Depeche Mode], entre notre premier et notre deuxième album, et on voulait faire un peu le même délire, un petit happening entre le deuxième et le troisième. Mais la pandémie a fait traîner la diffusion de cette reprise et ça a fait un petit peu la promo de l’album. Donc il est sur l’album mais en mode bonus track. Et si on a le LP en vinyle, il est en petit 45 tours pour la petite surprise.

KO KO MO au Festival Beauregard 2022. © Philippe Jautée

Un coup de cœur musical dernièrement ?

Warren : Le groupe qu’on vient de remplacer à Beauregard, Other Lives. J’ai carrément kiffé. J’ai acheté un album et Warren m’en a offert un autre pour mon anniversaire. On écoute un petit peu de tout dans le camion. En ce moment, j’aime beaucoup écouter Agar Agar.

Kévin : Mon groupe préféré du moment est DeWolff, un trio hollandais qui défonce tout. Ils font du 70’s de A à Z d’une manière brillantissime.

Propos recueillis le dimanche 10 juillet 2022 au Festival Beauregard.

Souvenirs de Beauregard 2022

Retour en photos sur la quatorzième édition du festival Beauregard qui avait notamment accueilli Last Train le 6 juillet, Own et Izïa le 7 juillet, Annabella Hawk le 8 juillet, Goat girl le 9 juillet, Ko Ko Mo, Sum 41 et Martin Solveig le 10 juillet 2022. © Philippe Jautée

En avril, COBALT sort un clip et deux nouvelles chansons

Après avoir partagé le clip nocturne de « Sincère », une chanson inspirée par le ghosting, le chanteur-guitariste Cobalt continue de dévoiler ses compositions. Ses prochains concerts sont prévus en mai 2023.

En mars 2023, Cobalt a enregistré une de ses chansons à Caen.

L’année 2023 est déjà bien chargée pour Cobalt. Après le guitare-voix Gaminerie fin janvier, l’auteur-compositeur-interprète a sorti en mars Sincère, dont le clip, « tourné la nuit, à Paris, dans une fête foraine », a été dévoilé le 2 avril. Ce single a pour thème le ghosting, un sujet que Cobalt souhaitait mettre en avant.

« On est dans une génération où on peut rencontrer des gens facilement via un téléphone, mais on peut aussi arrêter une relation d’une manière très rapide, très mécanique ou robotique, avec un « Vu » ou un blocage », remarque Cobalt. « Je pense que couper le contact avec une personne sans aucune explication a toujours eu lieu. Mais c’est d’autant plus marqué maintenant avec la technologie. C’est encore plus fort et clair. »

Sincère a été arrangé et mixé par Alexandre Braconnier, auquel Cobalt fait confiance cette année pour quatre autres chansons. Parmi elles, Gris, qui sortira le vendredi 14 avril, est annoncé comme « un titre qui aborde le besoin de renouveau, la nécessité de bouleverser son quotidien en s’enfuyant vers l’inconnu ».

« Trop tôt » financé en cinq jours

En dehors de cette collaboration, Cobalt a sorti le vendredi 7 avril Trop tôt, une chanson sur le thème de la séparation. Les retours obtenus après l’avoir joué en ligne l’avaient incité à lancer une cagnotte pour en financer l’enregistrement. « La cagnotte s’est rempli en cinq jours », précise le chanteur parisien. Trop tôt, souhaité en guitare-voix, a été enregistré début mars 2023 au studio Pickup, à Caen, une ville où Cobalt garde des amis proches et de nombreux souvenirs.

Le chanteur-guitariste sera en concert le jeudi 4 mai au Théâtre Thénardier, à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, et le samedi 13 mai au festival Mya, à Ville-d’Avray, dans les Hauts-de-Seine.

Chanson. Dans son troisième single, ATHEBA invite à la danse

L’année 2023 est celle des premières sorties de singles pour l’auteur-compositeur-interprète caennais Atheba. Son troisième, « Danse », peut être écouté sur les plateformes depuis le vendredi 10 mars.

© Tristan Pilloix – Vendredi 10 mars 2023, Atheba a sorti son troisième single, « Danse ». Un quatrième est prévu le 24 mars.

Après le très planant et mélancolique Derrière la dune le 18 janvier 2023, puis le plus rythmé Je veux, avec du saxophone, un mois plus tard, le Caennais Atheba a sorti son troisième titre, Danse, vendredi 10 mars. « C’est l’histoire d’une personne qui voit une femme et le temps s’arrête », explique le chanteur et guitariste franco-burkinabé, qui prend l’exemple d’un événement « où il n’y a plus qu’une seule personne qui compte ».

Danse contient voix, piano, guitare classique, guitare électrique et batterie virtuelle. Écrit à la guitare et à la voix, ce « morceau qui coulait de source » a bénéficié des arrangements d’Arthur Lacroix alias Own et d’Hugo Juglet. Il a été enregistré en autoproduction à Caen il y a un an et demi.

Bientôt un quatrième titre

Un quatrième single, Crépuscule, sortira le vendredi 24 mars. Ces chansons, déjà jouées sur scène, ont l’amour pour fil conducteur. « À une période, j’avais envie de parler de ça car une rencontre m’a marqué. » Bien d’autres chansons d’Atheba sont en cours d’écriture ou de composition.

Pop-rock. Un premier album à domicile pour ELLA GUNN

L’artiste manchoise Ella Gunn a sorti « Home sweet », son premier album, vendredi 3 mars 2023. Ce 13 titres est disponible sur CD et plateformes.

« Home sweet », premier album d’Ella Gunn, est disponible depuis le 3 mars 2023. ©P.J.

Pour son premier album solo, la chanteuse et multi-instrumentistes Ella Gunn a souhaité soigner chaque étape. À 34 ans, l’autrice-compositrice-interprète, originaire de Périers, dans la Manche, a enregistré chez elle les treize morceaux, soit plus de 45 minutes.

« Je voulais que l’album dure plus d’une demi-heure », explique Ella Gunn. « C’est aussi grâce à mes influences, des chanteurs que j’écoute font des albums qui durent au moins 45 minutes. »

Des paroles motivantes

Parmi les treize morceaux en anglais, on retrouve Heads or tails, que l’artiste manchoise a composé il y a huit ans et qu’elle a mis en avant par un clip, quelques mois avant la sortie de l’album.

D’autres titres sont bien plus récents. Parmi eux, le très rock Light me up, composé très rapidement, fait office d’ouverture. « Je voulais surprendre », confie Ella.

« Parfois, on s’attend avec moi à quelque chose de plus calme, plus pop-country. »

Cette chanson résume la conception de son album fait maison, à la campagne. « C’est un peu comme quand on se regarde dans le miroir pour se motiver, se dire qu’on va y arriver et que ça va être une bonne journée, qu’on va se donner les moyens de concrétiser son projet. »

Le thème de la confiance en soi, qui lui tient à cœur, fait l’objet d’un hymne dans Better, précédemment sorti en single. « Ce sont des paroles motivantes que je voulais dans l’album. »

« J’essaie toujours de m’améliorer et de croire en mes rêves. »

Pour atteindre ses objectifs, Ella Gunn s’est beaucoup renseigné sur l’enregistrement des guitares et de la basse. Si elle a aussi composé les pistes de batterie à partir d’un vrai instrument, elle a préféré recourir ensuite à un logiciel de batterie virtuelle. Le morceau le plus difficile à enregistrer a été Obsession pour lequel elle souhaitait « expérimenter avec des sons électroniques ».

En tournée

Un morceau, prévu pour le premier album, a finalement été reporté. « J’ai de quoi faire un deuxième album sans problème », confie d’ailleurs Ella Gunn. Mais l’heure est pour l’instant à la promotion de son premier opus et à ses concerts, seule sur scène, « avec guitare acoustique et pédalier looper ».

Une vingtaine de dates sont déjà calées dans son agenda 2023 et elle en espère une cinquantaine pour cette même année. Ella Gunn jouera par exemple au bar La Trinquette à Rennes le vendredi 17 mars, et au bar L’alroz à Saint-Laurent-de-Tergate le samedi 18 mars. Tous ses concerts sont indiqués sur une page de son site internet.

Pop. Le duo ornais The Songwriters est sur la bonne voie

En novembre 2022, Max et Loïcia ont sorti sur les plateformes le premier EP de leur duo The Songwriters. Il contient trois titres dont « The right way » illustré par un clip.

En décembre 2022, le duo The Songwriters a présenté les trois titres de son premier EP sur Radio 666. © P.J.

Max et Loïcia, 22 ans, se sont connus en 2018 au lycée polyvalent Jean Monet de Mortagne-au-Perche, dans l’Orne. « Nous étions dans le club musique », explique Loïcia. Mais c’est en étudiant à Paris qu’ils ont formé leur duo The Songwriters.

Les deux artistes sont multi-instrumentistes. Sur scène, Loïcia est au piano et au chant, Max est au chant et à la guitare. « Nous écrivons et composons à deux », explique Max. « Les paroles viennent beaucoup d’histoires d’amour, avec un peu de politique. »

Très vite, leur musique a pris une direction pop. Loïcia se dit influencée par Birdy, Kate Bush et Adèle tandis que Max mentionne Eric Clapton, John Mayer, Harry Styles et Billie Eilish.

Leur premier EP est sorti en novembre 2022 et contient trois titres dont The right way qui fait l’objet d’un clip. « Pour ce premier clip, on cherchait une ambiance très colorée, avec plein de lumières, mais aussi des contrastes, avec des décors très sombres », explique Max.

Ce premier EP sera fêté sur la scène de La Classe, à Saint-Hilaire-sur-Risle, le samedi 28 janvier 2023, à 21 h. Le duo jouera aussi le jeudi 8 juin 2023 à La Luciole, à Alençon. Le groupe, qui compte déjà « une quarantaine de dates » effectuées, souhaite assurer des premières parties et des festivals en 2023. D’autres enregistrements sont prévus.

The Songwriters, balancez votre prog !

  • BIRDY : Give up
  • KATE BUSH : Running up that hill (A deal with God)
  • BILLIE EILISH : Everything I wanted
  • JOHN MAYER : Moving on and getting over
  • HARRY STYLES : As it was

BalanceTaProg du 18 octobre 2022 : le festival Echo Chamber

Le festival Echo Chamber se déroulera à Caen les 28 et 29 octobre 2022. © Droits réservés

Émission diffusée en direct le mardi 18 octobre 2022 sur Radio 666 (99.1 FM Caen) de 20 h 30 à 21 h 30, et en replay sept jours sur radio666.com/programmes/reecouter . Le festival Echo Chamber aura lieu le vendredi 28 et le samedi 29 octobre à Caen, église du Vieux Saint-Sauveur.

  • avec notamment LA MANTE
  • et IAMVERYDUMB

Pop-rock. Pour son nouveau titre solo, ELLA GUNN joue à pile ou face

Jeudi 20 octobre 2022, l’artiste manchoise Ella Gunn dévoile Heads or tails, un titre qui sera sur son son premier album solo.

L’autrice-compositrice-interprète Ella Gunn sort le single « Heads or tails » jeudi 20 octobre 2022. © Ella Gunn

Ella Gunn, artiste basée à Périers (Manche), est une rockeuse multi-instrumentiste, déjà entendue en tant que guitariste dans 64 Dollar question et en tant que chanteuse-guitariste de Madkaps, un groupe qui avait notamment joué au festival Art Sonic, à Briouze (Orne), et en première partie de Pascale Picard au Big Band Café, à Hérouville-Saint-Clair (Calvados).

À 34 ans, elle s’affirme aujourd’hui en tant qu’artiste capable d’auto-produire ses chansons en vue d’un album espéré pour début 2023. Celui-ci contiendra dix titres dont le single Heads or tails, qui sort ce jeudi 20 octobre 2022, à 18 h. « Cette chanson raconte le moment où on rencontre quelqu’un », indique Ella. « On ne sait jamais comment va finir l’histoire. »

Le clip de « Heads or tails » d’Ella Gunn.

S’appuyant pour les paroles sur des expériences vécues par elle-même, des amis ou sa famille, Ella Gunn a pris goût à la country contemporaine il y a quelques années, en écoutant Miranda Lambert, Morgan Wade et Luke Bryan : « les chansons de Miranda Lambert m’ont tout de suite marquée ».

Des bases punk-rock

La chanteuse et guitariste, également bassiste et batteuse, reste attachée au punk-rock américain qui l’a plongée dans la musique quand elle avait 13 ans, mentionnant Blink 182, Sum 41 et The Distillers. Pour la scène, elle prépare un set avec une pédale loop, mais compte aussi rencontrer de bons musiciens pour l’accompagner. Ce sera pile ou face.

Suzane : « les femmes doivent se réapproprier leurs corps et leurs plaisirs »

Rencontre avec l’autrice-compositrice-interprète électro-pop Suzane au festival Papillons de nuit, à Saint-Laurent-de-Cuves (Manche) samedi 4 juin 2022. Elle sortira « Caméo », son deuxième album, le 4 novembre.

Suzane, je te rencontre alors que tu assures une tournée bien chargée…

C’est génial, on rattrape le temps perdu ! J’ai plus de 32 festivals. C’est une chance inouïe de pouvoir présenter mes nouvelles chansons, mon nouvel album qui arrive. C’est important pour moi car j’ai commencé sur scène. Le public a été très bienveillant. Le premier disque Toï toï est disque d’or grâce à tous ces gens qui l’ont fait vivre et je les remercie. C’était important pour moi de leur présenter la suite sur scène et non pas d’attendre que ce soit sur les plateformes. J’avais envie de voir les gens et de leur chanter ces chansons-là en vrai.

Est-ce que ça peut aider à faire la sélection des titres pour l’album ?

Peut-être. En tout cas, c’est un bon test. Évidemment, j’ajoute des chansons de Toï toï et le but est d’avoir un set efficace, que les gens puissent passer par plusieurs émotions, qu’il y ait des chansons très dansantes et aussi des chansons plus ballades, plus d’émotions, plus chantées. La danse est toujours très présente dans mon show. Je risque de suer un peu, car elle est encore plus présente.

Suzane le samedi 4 juin 2022 au festival Papillons de nuit. © David Wooldridge

Tu vas jouer Cl(i)t is good ?

Bien sûr, je ne vais pas m’en priver car, malheureusement, sur YouTube, elle a été limitée au bout de quatre jours (interdiction aux moins de 18 ans, NdlR]. Là, dans les festivals, j’ai la chance de pouvoir être libre de la chanter à haute voix. Donc j’espère que les gens chanteront avec moi ce refrain « Cl(i)t is good » haut et fort.

Est-ce que cette limitation t’a surprise et/ou choquée ?

Un peu les deux, forcément. Surprise, forcément. Choquée, un petit peu aussi car, finalement, c’est une espèce d’incohérence. Aujourd’hui, j’arrive avec cette chanson et ce clip qui aborde le plaisir féminin. Je crois qu’aujourd’hui on voit souvent l’image de la femme par des images dégradantes, avec une femme qui est très souvent sexualisée, objectivée. On éveille le plaisir des autres à travers le corps de la femme. J’ai écrit cette chanson parce que je crois qu’on a manqué cruellement de discours sur notre propre plaisir et qu’aujourd’hui les femmes doivent se réapproprier leurs corps et leurs plaisirs. Malheureusement, je tombe parfois sur des clips ou des paroles d’artistes qui abordent la femme de manière un peu douteuse et violente parfois. Nous, c’est de l’art que nous avons fait. Il y a des lumières, des actrices, Victoria Abril, Kit Picamoles, Deborah Lucumuena, des actrices reconnues. Charlotte Abramow est une réalisatrice incroyable qu’a tourné la plupart des clips d’Angèle, qu’a fait beaucoup de choses pour le féminisme. Nous étions très déçues de se dire que des jeunes de moins de 18 ans vont arriver plus facilement à regarder des vidéos pornographiques que de regarder ce clip qui aurait pu les éduquer autrement, du moins dans la représentation de la femme.

Grand Corps Malade a su mettre à l’honneur les femmes dans l’album Mesdames dans lequel tu as collaboré sur Pendant 24 h. Quel souvenir en gardes-tu ?

C’est un super souvenir, un de mes meilleurs. Nous nous sommes rencontrés avant tout ce Covid, alors que nous étions sur scène aux Francofolies de la Rochelle. Il est arrivé face à moi. Il est ultra grand, très impressionnant, mais en même temps tellement doux et bienveillant. Le courant est très vite passé entre nous. Après, on a été confiné. Lui était chez lui, avec ses enfants. J’étais chez moi et un jour je lui ai envoyé un Whatsapp. Je lui ai demandé « Fabien, est-ce que ça ta dit de changer de sexe 24 heures ? ». Il s’est marré. Il m’a dit « quelle idée incroyable ». Il a commencé à écrire. J’ai reçu son texte. J’ai écrit le mien. La chanson est née comme ça. On avait envie de parler d’inégalité avec humour, de parler de salaires, de la charge mentale que peuvent avoir les femmes.

As-tu vu le résultat en live lors des tournées de Grands Corps Malade ?

Exactement, j’ai vu le résultat. J’ai surtout pu faire quelques festivals avec lui et il m’a invité à faire ces Zéniths. A Paris, c’était incroyable, blindé. Les gens connaissaient toutes les chansons par cœur. On sent que sur Pendant 24 heures, il y a un truc qui se passe sur les gens, qu’elle donne le sourire et, en même temps, les messages passent.

Au moment où je t’interroge, la construction de cet album a déjà bien avancé…

Je l’ai beaucoup écrit dans ma couchette de tourbus, donc c’est un album qui a déjà voyagé avec moi. J’ai l’impression d’arriver à un moment où je me sens prête à répondre à cette question « Qui es-tu ? ». Aujourd’hui, des gens qui me suivent ont envie de savoir qui est la personne qui se cache derrière ces chansons, derrière cette vision du monde. Je crois que j’arrive un peu plus à m’ouvrir et j’espère que les gens m’accueilleront bien encore une fois.

Suzane le samedi 4 juin 2022 au festival Papillons de nuit. © David Wooldridge

Est-ce qu’un.e artiste passe aussi un message dans la manière de se vêtir ?

Je crois que oui, aujourd’hui, les vêtements, la coupe de cheveux, la manière de se présenter est aussi une expression. Quand je suis arrivée, il y avait ce carré et cette combi. J’avais vraiment très peur d’arriver, que tout le monde me regarde. J’avais envie et en même temps j’avais très peur. Cette combi était une sorte d’armure, « une combi de combat » comme je l’ai souvent appelée. Elle m’a permis de combattre ma peur et j’en garde un très bon souvenir. Mais je n’avais pas envie de m’y sentir enfermée. Le but est que les gens creusent un peu plus, ne s’arrêtent pas à l’habit. J’ai l’impression que mon public adore surtout ce que je raconte. Je continue d’évoluer dans mon look et d’être spontanée. Je crois que ces cheveux en arrière et cette manière de me dévoiler un petit peu plus est grâce au public aussi. Son regard bienveillant m’a donné envie de me dire « Ok, je peux éclore ».

« Belladona » est annonciateur du deuxième album de Suzane, « Caméo », qui sortira le 4 novembre 2022.

Et il reste toujours la possibilité de se renouveler en mode, en look ou sur le plan musical…

Tout le temps! Ne surtout pas s’enfermer ! Pour moi, casser les codes est arriver à ne pas rester dans les mêmes recettes, continuer d’explorer, d’être curieuse, de ma voix, de ce que je peux en faire, de tout.

Propos recueillis par Philippe Jautée. Photos de concert par David Wooldridge.

Rap. Sur son nouvel EP, Flooz garde son flow et élargit ses horizons

Vendredi 19 août 2022, le rappeur caennais Flooz a sorti sur les plateformes l’EP cinq titres « Hors-série ».

Huit mois après l’album « Alpha », Flooz vient de sortir l’EP 5 titres « Hors-série ». © P. Jautée

Comme annoncé dans l’émission BalanceTaProg trois jours plus tôt, Flooz a sorti sur les plateformes son EP « Hors-série » vendredi 19 août 2022, seulement huit mois après l’album « Alpha ».

Son ouverture, Qui veut être roi, devait initialement être un single pour juillet. Mais la pochette imaginée par son ami Oren l’a motivé à le livrer avec quatre autres titres.

Un duo en Italie

Le nouvel EP de Flooz se clôture par Piazza, « un ego trip » avec l’artiste italien Boyre. Ce duo a déjà fait l’objet d’un clip tourné en Italie, à Barile, et sorti fin mars.

Pour la suite, Flooz assure avoir déjà du stock pour d’autres EP, un format qu’il affectionne : « sur cinq titres, tu peux mettre un univers précis ».

Flooz a été très inspiré par cette pochette réalisée par un de ses amis. © Oren

La tracklist « Hors-série » :

1 – Qui veut être roi

2 – Titan ft. Monsi

3 – C’est pas compliqué

4 – John Wick

5 – Piazza ft. Boyre