Whereiskebab? a 10 ans : « On rigole toujours autant »

Samedi 8 juin 2024, le trio punk-rock humoristique de Caen Whereiskebab? a fêté ses dix ans à domicile, au Portobello Rock Club. Interview avec le chanteur-guitariste Kébab Le Tronc.

Concert des 10 ans de Whereiskebab? à Caen le 8 juin 2024 ©Philippe Jautée

Kébab Le Tronc, le concert anniversaire du 8 juin 2024 au Portobello Rock Club, à Caen, était une grande première pour le trio Whereiskebab. Qu’est-ce qui a donné envie de fêter les 10 ans ?

Nous nous sommes dit qu’une décennie était emblématique pour un groupe qui ne pensait pas aller aussi loin. C’était assez intense pour se dire « allez, on essaie de faire un truc cool pour fêter la décennie ».

Quel est ton bilan de cette fête ?

C’était au-delà de nos espérances. C’était ultra bienveillant. Tout le monde avait la banane. L’ambiance était folle. Et on a fait complet. C’était trop bien ! Voir des têtes que nous n’avions pas vu depuis longtemps, des gens de groupes, des gens d’un peu partout qui ont contribué de près ou de loin à ce projet, c’était fou. Et avoir notre amie Ella Gunn et Les agités du bocal était trop cool. C’était parfait. Nous sommes encore sur un petit nuage.

Le chanteur-guitariste Kebab, lors du concert des 10 ans de Whereiskebab? au Portobello Rock Club, à Caen, le 8 juin 2024. ©Philippe Jautée

Comment avez-vous rencontré Ella Gunn ?

On a joué dans un festival près de Coutances pour une association caritative. Elle avait un pull Blink 182 et c’est ce qui a créé le contact. Quand on a vu son concert, on s’est dit que c’était très bien. Après notre concert, on a discuté, elle nous a dit « c’est trop bien ». On ne se doutait pas qu’elle écoutait du punk-rock et on a découvert qu’Ella Gunn jouait avant dans 64 dollar question. Nous avions les mêmes références. Coup de foudre amical direct ! C’est une chouette personne.

Et comment avez-vous découvert Les agités du bocal ?

Pareil, sur une date de concert. On avait joué avec eux et avec Les Ptits Jésus voyageurs dans une salle à Bolbec. La Fabrik à Sons organisait une soirée Rock’n’Drôle party. On avait bien rigolé avec eux. On a rejoué avec Les Agités du bocal pour l’Armada, à Rouen, et on a alors eu plus l’occasion de discuter avec eux.

Sur la scène du Portobello, pour le concert anniversaire, le rappeur Axio est monté sur scène. Quel était le morceau ?

C’était le morceau Rien à perdre disponible sur sa Brotape volume 1. Nous sommes super contents de l’avoir fait en live.

Lors du concert anniversaire des 10 ans de Whereiskebab?, le 8 juin 2024 à Caen, Axio a rejoint le groupe sur scène pour le morceau « Rien à perdre ». ©Philippe Jautée

Du rap sur du punk, est-ce un exercice que tu connaissais déjà ?

Pas du tout. C’était un morceau assez compliqué à composer. Axio voulait une musique punk-rock californienne. C’était très compliqué de poser du texte dessus. Quand j’ai écrit mon couplet, il m’était compliqué d’écrire quelque chose de sérieux, ça faisait longtemps. Il fallait une osmose, que le morceau ne soit pas dénaturé. Mais c’était un très bon exercice. Ce morceau est passé par plusieurs étapes. Nous nous sommes dit qu’il n’allait pas sonner terrible mais, au final, on a réussi à faire quelque chose qui correspond aux deux projets et nous en sommes très contents.

Vers la fin du concert anniversaire, un guitariste est monté sur scène. Qui était-ce ?

C’est Josselin, notre ingénieur son qui nous suit depuis dix ans. Il avait un groupe avant. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas joué de guitare sur scène. C’était le meilleur hommage qu’on pouvait lui faire pour ce concert-là. C’était chouette de le voir prendre la guitare. Il était très content. On le remercie à chaque fois. C’est vraiment le quatrième membre du groupe.

À la base, Whereiskebab? n’était pas fait pour durer. On voyait ce que ça pouvait donner. Finalement, ça devient essentiel à nos vies, à notre bien-être.

Kébab Le Tronc, chanteur-guitariste de Whereiskebab?

Le line up de Whereiskebab? a-t-il évolué en dix ans ?

Nous avons toujours eu le même line up. Et Josselin nous suit depuis neuf ans et demi. Nous sommes toujours très heureux. Evidemment, dans un groupe, il y a toujours des moments de doute, comme dans un couple. On évolue ensemble. On a toujours la même passion. On rigole toujours autant. On se déteste toujours autant parfois (rires) mais c’est toujours trop chouette.

Parmi vos influences, tu mentionnes Sum 41 et Blink 182. Quelles sont les autres ? Est-ce que Green Day en fait aussi partie ?

Oui, jusqu’à l’album Dookie. Pour ma part, je suis très fan du groupe NOFX. Notre bassiste Tus est plus de l’école Red Hot Chili Peppers et Vulpeck. Il aime aussi Royal Blood. Le batteur Sid est plus de l’école The Ramones et Against Me!. Il aime aussi beaucoup les Red Hot.

Kébab, tu es tatoueur et tu dessines. Est-ce que ça a pu inspirer la musique de Whereiskebab? Ou est-ce l’inverse ?

C’est plutôt l’inverse. Je fais tous les visuels pour Whereiskebab?. On essaie de placer un maximum de chats partout car on aime beaucoup les chats ! On est très influencé par la pop-culture. Ça se voit un peu dans notre merch.

Votre goût pour la pop-culture s’entend aussi dans vos morceaux. Je pense au coup de gueule sur la machine hollywoodienne et de ses nombreux reboots…

Oui, sur le morceau Hollywood carnage ! Je ne vais pas dire que nous sommes des puristes, mais il y a des films qui ont influencé les personnes que nous sommes aujourd’hui et ça nous met un petit peu en colère de voir que des licences sont prises pour en faire n’importe quoi. Nous essayons de tacler un peu tout le monde pour mettre tout le monde au même niveau et qu’il n’y ait pas de différence de classe, que tout le monde rigole. Un gars en concert nous a dit qu’on faisait « de l’insolence bienveillante » et maintenant on le redit car c’est bien résumé !

Déjà plusieurs albums dont du live. Avons-nous des chances de voir sortir un album live de vos 10 ans ?

Oui, on espère vraiment faire cet album live, ce serait trop chouette. Jocelyn est déjà en train de dérusher ce qui a été enregistré au Portobello. En tout cas, la pochette est déjà prête. Il y avait peut-être déjà un indice sur l’univers de la pochette dans le décor des 10 ans. On aimerait beaucoup faire ce live. En plus, ce concert était filmé ! Il y a pas mal de dérushage. Nous sommes indépendants donc on fait tout par nous-même, ça prend un peu de temps.

Le bassiste Tul, le batteur Sid et le chanteur-guitariste Kébab, à la fin du concert des 10 ans de Whereiskebab? le 8 juin 2024 à Caen. ©Philippe Jautée
Le bassiste Tus, le batteur Sid et le chanteur-guitariste Kébab, à la fin du concert des 10 ans de Whereiskebab? le 8 juin 2024 à Caen. ©Philippe Jautée

Est-ce que cet album live aurait droit au format physique ?

Oui, on aimerait bien en physique si ça sort.

Vous avez déjà sorti du live en physique…

Oui, notre premier album live, enregistré à Caen, au El Camino, il y a quelques années. Il était inspiré du live de Blink 182, The Mark, Tom and Travis Show. Le nôtre s’appelait The Sid, Tus & Kebab Show et j’avais parodié la pochette du live de Blink 182. Et pour la pochette de l’album live des 10 ans, j’ai peut-être parodié une pochette d’un orchestre qui se prénomme Jour vert ! [NDLR : de quoi suggérer fortement un hommage à l’album culte « Dookie » de Green Day.]

Quel est ton regard sur la scène punk-rock de Caen ? Est-ce qu’il y en a beaucoup selon toi ?

Il y en avait beaucoup plus avant. En punk-rock humoristique, je crois que nous sommes les seuls à Caen. Ce n’est pas un style facile à placer. Dans les groupes punk-rock qui cartonnent à Caen, mais pas du tout dans le même univers que nous, il y a The Eternal Youth qui ressort du lot. C’est vraiment très chouette. Ils sont très forts. Il y a aussi Lapin blanc. Et il y a aussi The Little Birds, mais je crois que c’est plus punk que punk-rock.

Quelques jours après avoir fêté ses 10 ans à Caen, le trio Whereiskebab? a fêté la musique le 21 juin 2024 au Valhalla, à Ifs. ©Philippe Jautée

Revenons à ta rencontre avec tes deux comparses de Whereiskebab? : est-ce qu’il y avait alors une évidence ?

La première fois que nous nous sommes rencontrés, un peu comme avec Ella Gunn, ce fut le coup de foudre amical direct ! Tout était simple. Et on aimait beaucoup rigoler ensemble. À la base, Whereiskebab? n’était pas fait pour durer. On voyait ce que ça pouvait donner. Finalement, ça devient essentiel à nos vies, à notre bien-être. Nous sommes heureux de toujours faire de la musique et de voir qu’il y a toujours des gens qui nous soutiennent. C’est incroyable. On ne réalise pas trop.

Clara Roxane, le post-punk dans la peau

A La Ferté-Macé, dans l’Orne, Maxence, chanteur-guitariste du trio garage rock Tendresse et guitariste de Charlie Quid, a profité du confinement pour développer Clara Roxane, sa nouvelle facette.

« J’avais toujours eu envie de monter un projet post-punk », confie Maxence. « J’ai longtemps pensé qu’il fallait d’autres musiciens pour le mener à bien. Il me manquait surtout du temps pour m’y consacrer. » Dès le premier jour du confinement, l’artiste ornais, habitué à répéter chez lui, profite d’avoir ses grattes à portée de main : « J’ai utilisé une guitare lo-fi, mon unique basse, de vieilles boîtes à rythme et un logiciel de montage audio très basique ! »

15 minutes sinon rien

En moins de trois semaines, celui qui se fait désormais appeler Clara Roxane compose et enregistre à bas coût cinq morceaux réunis sur l’EP ‘I’ll let you have a piss on my face but nothing more’. Les titres apparaissent dans l’ordre de la composition. « Ces quinze minutes racontent ensemble une histoire avec un point de rupture et un peu d’espoir à la fin » explique l’artiste. Pas question pour lui d’en isoler un single : « Je me fais souvent une idée d’un projet musical sur la durée d’un EP ou d’un album. »

L’EP de Clara Roxane est sorti en numérique chez le très bien nommé ‘Pangolin Records’, label que Maxence a aussi fait naître à l’occasion du confinement. Si ce musicien se retrouvait à court d’idées, il pourrait éventuellement compter sur son entourage. « Le nom Clara Roxane vient d’un pari perdu auprès de deux amies », révèle-t-il. Son gage : se faire tatouer le prénom Clara sur le genou gauche et le prénom Roxane sur le genou droit. Plus que jamais, les deux font la paire.