Kill the princess, le rock féminin pour héritage

Samedi 13 avril 2024, la salle de spectacles de Carpiquet (Calvados), accueillait un concert gratuit du groupe francilien de rock alternatif Kill The Princess, à l’issue d’une semaine de résidence au Théâtre de la passerelle à Palaiseau (Essonne). Coup de projecteur sur ce quatuor, inspiré par les combats féministes, qui met à l’honneur bien d’autres musiciennes.

Kill the princess à Carpiquet (Calvados), samedi 13 avril 2024 © Philippe Jautée

Kill The Princess, groupe accompagnée par L’Empreinte, SMAC de Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne), est un quatuor féminin qui valorise le travail de nombreuses autres musiciennes dans un répertoire mêlant efficacement reprises et compositions. C’est d’ailleurs dans l’ADN de la formation. Quand la chanteuse-guitariste Nell a monté un groupe de reprises, c’était avec l’envie de rendre hommage à des femmes qui ont marqué l’histoire de la musique pop-rock.

Samedi 13 avril 2024, au sein du groupe Kill the princess, Eva a joué dans sa commune, à Carpiquet (Calvados), près de Caen. ©P.J.

La bassiste et choriste Céline et la guitariste soliste Emilie sont arrivées en 2021. Le groupe a entamé la composition avec la batteuse Eva, d’abord remplaçante en 2022. « Le courant est passée directement », se souvient Eva, qui jouait le 13 avril 2024 à domicile, à Carpiquet (Calvados). « Nous sommes toutes sur la même longueur d’ondes et c’est un peu une famille d’amies et collègues. C’est une relation cool. » Une cohésion de groupe qui sert notamment leur jeu scénique.

« Il y a eu un coup de foudre amical entre nous toutes. »

Eva, batteuse de Kill the princess

Premier album féministe

Sorti en mai 2023, le premier album de Kill The Princess, Bitter Smile, contient dix compositions. Son ouverture, Inanimate toy, a droit aussi à une version live en ligne, captée lors du concert du 11 novembre 2023 à La Boule noire, à Paris.

Interrogée sur ses sujets d’inspiration pour ce premier album, le quatuor répond notamment l’inégalité des sexes, les violences faites aux femmes et la masculinité toxique. La charge mentale, la combativité et les traumatismes d’enfance sont aussi mis en avant dans les paroles de ce premier opus, toutes écrites par Nell.

Sorti le 7 avril 2023, « Running after time » est le premier single de l’album « Bitter smile » de Kill the princess.

Dans Dreamer knight, elle souligne la place des artistes dans la société, un sujet qui tient à cœur aux quatre rockeuses qui se disent influencées par Paramore, Nothing But Thieves, Incubus, The Pretty Reckless ou bien encore Muse.

Côté reprises, elles savent aussi bien réinterpréter Born this way de Lady Gaga que Shake it off de Taylor Swift et Like a prayer de Madonna en version très rock. Mention spéciale pour leur reprise de Man down de Rihanna. La surprise la plus récente est leur reprise acoustique du morceau Drain the blood du groupe punk The Distillers. Celle-ci a été enregistrée lors d’une semaine de résidence, qui s’est déroulée du 8 au 12 avril 2024 au Théâtre de la passerelle à Palaiseau (Essonne).

Emilie, Nell, Eva et Céline composent le groupe Kill the princess, qui jouait le 13 avril 2024 à Carpiquet. ©P.J.

Bientôt un concert caritatif

Kill The Princess rejouera prochainement dans le Calvados. Pour un concert au profit du pôle recherche du centre de lutte contre le cancer François Baclesse, les quatre amies partageront l’affiche du Big Band Café, à Hérouville-Saint-Clair (Calvados), avec Lady’s Stealer et Les Moutons électriques le samedi 5 octobre 2024. Cette soirée caritative est organisée par l’association Rock 4 Life.

La rockeuse caennaise SICK TEARS inspirée par l’enfer

Vendredi 5 avril 2024, la Caennaise Sick Tears dévoile un peu plus son projet rock, électro et metal expérimental en dévoilant « Inferno », son deuxième single.

Sick Tears a sorti le single « Inferno » le 5 avril 2024. ©Sick tears

Après quelques années à reprendre des morceaux dans sa chambre, notamment des titres pop en version metal, Justine a lancé Sick Tears, son premier projet musical, le 23 août 2023. Le morceau éponyme très rythmé, avec synthétiseurs, grosses guitares, voix et cri, était accompagné d’un obscur clip avec masque et téléviseur enneigé.

Sept mois et demi plus tard, à l’âge de 25 ans, la compositrice et multi-instrumentiste propose une musique encore plus troublante. Le clip, qu’elle a réalisé avec l’aide de Thomas Slurp, est à déconseiller aux hématophobes et âmes sensibles.

Après une première partie aux allures techno, riche en échos vocaux, le synthé le plus dansant d’Inferno est éclipsé pour valoriser le chant et plonger dans un inquiétant désert où d’étranges mélodies subsistent. La dernière minute du morceau, lancée par une rageuse guitare, constitue un final à la fois épique et explosif.

D’autres titres et clips en 2024

Fervente supportrice de Muse, Justine aime beaucoup le metal, notamment les groupes Avatar et Bring Me The Horizon. Elle écoute aussi Bad Omens et Motionless in White. À sa passion pour la musique s’ajoute celles pour la photographie et le cinéma.

Pour le projet Sick Tears, le visuel s’annonce d’ailleurs aussi important que le son. « J’aime beaucoup les films d’horreur, les slashers des années 80-90 », indique-t-elle. Sick Tears estime aussi avoir été influencée par l’œuvre de Tim Burton.

La musicienne ne prévoit pas de monter sur scène pour l’instant, mais continue de composer pour sortir « deux ou trois autres morceaux cette année ». Comme les deux premiers, ils devraient être accompagnés d’un clip.

Dès le premier album, WOMBAT SUPERNOVA met la gomme

Personne n’a eu le temps de se préparer : Wombat Supernova vit désormais parmi nous, bien décidé à apporter du fun dans nos oreilles. Depuis le 22 mars 2024, le premier album du duo math rock navigue dans notre galaxie.

Mardi 5 mars 2024, le duo WOMBAT SUPERNOVA était dans l’émission cinéma, séries et clips « Triple Écran ». ©2024 Philippe Jautée

Vendredi 22 mars 2024, Wombat Supernova a sorti sur les plateformes l’impressionnant premier album « Apewoman VS Turbo », soit 39 minutes de vitamines multi-instrumentales réparties sur sept titres.

Pour nous embarquer dans sa fusée math rock, le duo hérouvillais a misé sur le très sympathique « Bertrand » digne d’une bande-son vidéoludique.

Les riffs de guitare semblent s’enchaîner à la vitesse de la lumière. Ça part à fond et dans tous les sens, ça freine d’un coup et ça redémarre sans prévenir pour prendre des tunnels secrets qui décuplent le plaisir d’écoute. Le clip de « Bertrand » est tout aussi délirant.

KO KO MO : « On a pris plaisir à peaufiner le son »

Dimanche 10 juillet 2022, sous un beau soleil, le duo nantais Ko Ko Mo jouait au festival Beauregard, à Hérouville-Saint-Clair. À cette occasion, le chanteur-guitariste Warren et le batteur Kévin ont répondu aux questions de BalanceTaProg sur leur troisième album et leurs goûts musicaux.

Kévin et Warren du duo nantais KO KO MO ont joué au festival Beauregard 2022. © Philippe Jautée

Comment est né l’album Need some mo’ ?

Warren : Dès le début du confinement, on a commencé à écrire. On a essayé de prendre le temps, ce qui n’était jamais arrivé avant parce qu’on avait fait les deux albums précédents pendant les tournées donc toujours avec plus ou moins de frustration de faire les choses vite. Cette fois-ci, on a goûté au luxe du temps et je pense qu’on bossera toujours comme ça à l’avenir.

Kévin, quels souvenirs gardes-tu de l’enregistrement de Need some mo’ ?

Kévin : Warren a composé les bases de l’album. J’avais très envie qu’on se retrouve car on avait le temps que nous n’avions jamais eu auparavant. Nous nous sommes posés dans une petite maison qu’on nous a prêtée. On a racheté du matos. Il y avait alors un travail de composition ensemble, d’amélioration, de changement. C’était hyper chouette. On pouvait rentrer chez nous et on pouvait recomposer ensemble, enregistrer, réécouter. On était deux mais nous n’étions pas seuls à bosser. On bosse avec Loris et Yohan qui sont aussi avec nous sur la route. C’est un exercice. On aime beaucoup la scène mais, un peu frustré de ne pas y être, on a pris plaisir à peaufiner le son. On a acheté et posé des micros. On a écouté. On a réussi à faire des préprod, ce qui n’était pas évident à la base. On a encore amélioré pour faire les prises définitives. Et nous sommes très contents de le défendre sur scène aujourd’hui.

Warren et Kévin du duo Ko Ko Mo au Festival Beauregard 2022. © Philippe Jautée

Il y a sur cet album une reprise qui fonctionne très bien, y compris en concert. Qui a eu l’idée de reprendre « Last night a D.J. saved my life » d’Indeep. Quel membre de Ko Ko Mo a convainvu l’autre de reprendre ce morceau ?

Kévin : C’est parti d’une blague. Warren, dans le camion au bout de sept heures de route, nous l’a fait écouter. Des copains avec lesquels on bosse nous ont dit que ça mettrait tout le monde d’accord. En 2017, on avait fait une reprise de « Personal Jesus » [de Depeche Mode], entre notre premier et notre deuxième album, et on voulait faire un peu le même délire, un petit happening entre le deuxième et le troisième. Mais la pandémie a fait traîner la diffusion de cette reprise et ça a fait un petit peu la promo de l’album. Donc il est sur l’album mais en mode bonus track. Et si on a le LP en vinyle, il est en petit 45 tours pour la petite surprise.

KO KO MO au Festival Beauregard 2022. © Philippe Jautée

Un coup de cœur musical dernièrement ?

Warren : Le groupe qu’on vient de remplacer à Beauregard, Other Lives. J’ai carrément kiffé. J’ai acheté un album et Warren m’en a offert un autre pour mon anniversaire. On écoute un petit peu de tout dans le camion. En ce moment, j’aime beaucoup écouter Agar Agar.

Kévin : Mon groupe préféré du moment est DeWolff, un trio hollandais qui défonce tout. Ils font du 70’s de A à Z d’une manière brillantissime.

Propos recueillis le dimanche 10 juillet 2022 au Festival Beauregard.

Pop-rock. Pour son nouveau titre solo, ELLA GUNN joue à pile ou face

Jeudi 20 octobre 2022, l’artiste manchoise Ella Gunn dévoile Heads or tails, un titre qui sera sur son son premier album solo.

L’autrice-compositrice-interprète Ella Gunn sort le single « Heads or tails » jeudi 20 octobre 2022. © Ella Gunn

Ella Gunn, artiste basée à Périers (Manche), est une rockeuse multi-instrumentiste, déjà entendue en tant que guitariste dans 64 Dollar question et en tant que chanteuse-guitariste de Madkaps, un groupe qui avait notamment joué au festival Art Sonic, à Briouze (Orne), et en première partie de Pascale Picard au Big Band Café, à Hérouville-Saint-Clair (Calvados).

À 34 ans, elle s’affirme aujourd’hui en tant qu’artiste capable d’auto-produire ses chansons en vue d’un album espéré pour début 2023. Celui-ci contiendra dix titres dont le single Heads or tails, qui sort ce jeudi 20 octobre 2022, à 18 h. « Cette chanson raconte le moment où on rencontre quelqu’un », indique Ella. « On ne sait jamais comment va finir l’histoire. »

Le clip de « Heads or tails » d’Ella Gunn.

S’appuyant pour les paroles sur des expériences vécues par elle-même, des amis ou sa famille, Ella Gunn a pris goût à la country contemporaine il y a quelques années, en écoutant Miranda Lambert, Morgan Wade et Luke Bryan : « les chansons de Miranda Lambert m’ont tout de suite marquée ».

Des bases punk-rock

La chanteuse et guitariste, également bassiste et batteuse, reste attachée au punk-rock américain qui l’a plongée dans la musique quand elle avait 13 ans, mentionnant Blink 182, Sum 41 et The Distillers. Pour la scène, elle prépare un set avec une pédale loop, mais compte aussi rencontrer de bons musiciens pour l’accompagner. Ce sera pile ou face.

Metal progressif. NATURAL DISORDER remonte sur scène

Près de deux ans après un concert au Valhalla, à Bretteville-sur-Odon, les cinq membres du groupe de metal progressif Natural Disorder, basé à Caen, remonteront sur la même scène le vendredi 22 juillet 2022. Un deuxième album se prépare.

Natural Disorder, lors de son concert du 22 août 2020 au Valhalla, à Bretteville-sur-Odon, dans le Calvados. © Philippe Jautée

Le 19 janvier 2020 sortait « Corrosion & Passion », prometteur premier album de Natural Disorder, groupe metal progressif basé à Caen. Trois mois plus tard, le premier confinement commençait à mettre à mal plusieurs projets, mais le groupe a ensuite ouvert avec brio une belle soirée au Valhalla, à Bretteville-sur-Odon (Calvados) le 22 août 2020, en compagnie des groupes metal Åkesson et The Last ones standing.

Après quasiment deux ans de discrétion, il est donc temps pour Natural Disorder de faire son retour ! Ce sera sur la même scène, le vendredi 22 juillet 2022, mais cette fois-ci en clôture d’une soirée partagée avec les rockeurs de rockeurs de Madema et les heavy-rockeurs de Distillery.

Sortir du trou

« Vendredi, nous jouerons deux chansons du deuxième album, Emergency exit et I feel alive », annonce Suzy, la chanteuse de Natural Disorder, interrogée par téléphone. Pas de date de sortie pour l’instant mais le prochain album est écrit. « Nous commençons à travailler dessus et on verra pour l’enregistrer plus tard, car on essaie de défendre un peu plus le premier. »

Suzy, chanteuse du groupe Natural Disorder, le 22 août 2020 au Valhalla. © Philippe Jautée

Le deuxième album de Natural Disorder fera le lien avec un de leurs premiers singles, Spelunkers, qui avait fait l’objet d’un clip tourné dans une carrière souterraine à Auvers-sur-Oise, dans le Val d’Oise. « Le morceau I feel alive est en lien avec Spelunkers, l’histoire de cette fille qui tombe dans un trou et qui s’y perd. Dans I feel alive, cette même héroïne arrive à retrouver la lumière et ressort de ce trou où elle est restée des années. »

Le clip Spelunkers, extrait du premier album de Natural Disorder, a été réalisé par François Le Guen.

Autre information divulguée par Suzie : la chanson Karma trauma a été transformée sur le plan vocal. C’est donc une nouvelle version qu’écouteront les spectateurs du concert du 22 juillet au Valhalla.

Envoyer du bois

La taverne brettevillaise étant connue, entre autres, pour la possibilité d’y lancer des haches, la chanteuse de Natural Disorder confie avoir toujours eu « la chance du débutant » : « je touche le tronc au premier lancer, mais je ne touche plus rien ensuite ».

D’après la même source, Arthur et Childé seraient les deux membres qui s’en sortent le mieux au lancer de haches, ce qui reste à vérifier le 22 juillet ! Pour la suite, des dates de concert devraient être annoncées prochainement, fin août dans la Manche et en octobre dans l’Orne.

Margaux, guitariste de Natural Disorder. © Philippe Jautée

Soirée concert au Valhalla, 6 avenue de la Grande plaine à Bretteville-sur-Odon, près de Caen, avec Distillery, Madema et Natural Disorder le vendredi 22 juillet 2022, de 20 h à 1h.

Indie rock : INDIGO BIRDS va défendre sur scène son premier album

Vendredi 21 janvier 2022, Indigo Birds a sorti « The influence of loneliness », son premier album. Le groupe sera en concert à Lisieux le 11 février et à Caen le 27 avril.

© 2021 D.R. – Le quatuor Indigo Birds a sorti son premier album »The influence of loneliness » le 21 janvier 2022.

Le quatuor Indigo Birds, formé il y a bientôt trois ans, a sorti son premier album The influence of loneliness le 21 janvier 2022. Celui-ci mêle indie rock, art rock et trip hop sur cinquante minutes.

« On a envie de faire quelque chose de rythmique, presque parfois dans l’incantation », explique le batteur, bassiste et claviériste Valentin Barbier, « avec le côté loop qu’on peut trouver dans des démarches électroniques, et parfois aussi une approche punk d’un morceau dans la manière de le déconstruire ».

Enregistrements en sous-sol

Certains des onze titres ont été enregistrés il y a déjà un an, d’autres plus récemment, dans des lieux qui leur sont propres. « Nous avons aménagé des studios de nos propres moyens dans nos sous-sols et garages respectifs pour essayer d’avoir notre son à nous et un endroit que nous investissons pleinement. »

La sortie de The influence of loneliness s’est accompagné d’un clip pour le titre Last night I dreamt about you tourné à Lisieux, notamment chez les parents de certains membres du groupe.

« Cette chanson parle du flou vécu quand on vient de se réveiller ou quand on a une sorte de semi-sommeil, le moment où on ne sait jamais si on est en train de vivre des moments ou de rêver », commente Valentin. « On a essayé d’attraper ce moment-là. »

Prochains concerts

Après s’être produit plusieurs fois à Paris, notamment au Bus Palladium et au Supersonic, ainsi qu’en Normandie, le quatuor espère maintenant faire un grand nombre de dates pour défendre son premier album. Leur prochain concert aura lieu le vendredi 11 février à la salle Mosaïc, à Lisieux, « notre terre natale ». Et la release party avec le groupe Bison Chic au Cargö, à Caen, a été décalée au mercredi 27 avril.

MATCH : essai décisif

©2020 Stéphane Lecomte – MATCH

Le quatuor angevin Match frappe fort avec « Superficial please », un deuxième EP qui contient cinq pistes aux mélodies aussi soignées qu’énergiques. Interview avec Doris, chanteuse et parolière de Match :

Doris, qu’est-ce qui a changé entre le premier et le deuxième EP de Match ?

Côté formation, Match a changé de bassiste. Côté technique, nous avons pris plus de temps pour préparer l’enregistrement. Nous avons eu six mois de pré-production et d’arrangements avant d’entrer en studio en mai 2019. L’enregistrement du premier EP était beaucoup plus spontané. Le groupe n’existait alors que depuis deux ans. Cette fois-ci, le recul et la maturité ont offert un regard assez neuf sur notre travail.

Le nom de votre deuxième EP, « Superficial please », peut faire penser à la chanson ‘Apocalypse please’ de Muse. Le célèbre trio britannique fait bien partie de vos influences ?

Oui ! C’est un groupe que nous aimons beaucoup et qui nous a influencé, surtout à nos débuts. Je suis allée voir Muse deux fois avec Tom, le guitariste de Match. J’étais restée sur ma faim à l’issue du concert aux Vieilles Charrues en 2015. Mais nous les avons revus en 2016 à Bercy et c’était une grosse claque musicale et visuelle !

Avant Match, as-tu eu d’autres expériences vocales ?

J’ai commencé la musique à l’âge de 7 ou 8 ans mais j’ai d’abord joué du violon alto pendant six ans. C’était un parcours assez classique avec école de musique et solfège. Puis, au lycée, j’ai eu envie de changer de registre. Faire du théâtre m’a débridée parce que j’étais très timide. J’avais envie de chanter mais sans le courage de me lancer. Je me suis essayée à la soul et au gospel. Au milieu du lycée, j’ai rencontré Tom avec qui ça a « matché » ! Nous avons commencé à faire de la musique ensemble et c’est comme ça que j’ai rejoint la formation. C’est avec Match que j’ai commencé à faire du rock. Je n’avais jamais eu l’occasion de faire ce style mais ça me correspond bien pour le moment.

Doris, qu’est-ce qui t’inspire les paroles de Match ?

Cela dépend de mon état d’esprit et celui du groupe. Ca peut être des sujets personnels ou des sujets d’actualité. Sur le deuxième EP, le fil conducteur est l’hyperconnexion avec plein de petites histoires, des personnages différents qui ont des expériences dans l’hyperconnexion. ‘Young siders’ résume le point de vue d’un nerd qui rattache sa vie à un jeu vidéo. La musique est très progressive. Au final, on se rend compte que ce mec veut être aimé et être accepté dans cette société où il peine à s’intégrer.

Quelques mots sur le clip de ‘Salvation journey’ ?

C’est la suite du clip de ‘Dark shade’. Il a été réalisé par le Nantais Sébatien Marqué, connu notamment pour ses collaborations avec Ko Ko Mo. Il a une pâte. Son travail vaut le détour.

Ko Ko Mo et Match ont en commun de proposer du rock anglophone, moderne et énergique…

Merci pour le compliment ! J’ai eu la chance de voir ce duo en décembre 2019 au Chabada, à Angers. Nous les suivons depuis un moment car nous aimons ce qu’ils font.

A Angers, à quoi ressemble la scène musicale ?

Elle est très variée mais il y a des styles assez marqués. Je pense au rock psyché et au stoner. Le festival Levitation y contribue sûrement.

Un groupe d’Angers à conseiller ?

J’ai eu un coup de cœur pour le duo électro KissDoomFate qui vient de sortir un EP.

Comment as-tu vécu le confinement ?

C’est une remise en question. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles solutions pouvons-nous apporter ? C’est aussi une occasion de se retrouver avec soi et entre nous. La musique est un milieu qui évolue tellement vite aujourd’hui. Cette expérience est comme une grande pause où le temps est en suspens. Il est très plaisant de pouvoir se recentrer sur le travail de création artistique.

Monter sur scène te manque ?

Evidemment ! Nous devions partir en tournée en mai. Nous travaillons sur des reports mais ça ne sera peut-être qu’en 2021. Nous croisons les doigts en tout cas.

Doris, balance ta prog !

  • PHOENIX : 1901
  • MUSE : Falling down
  • SAINT MOTEL : Butch

En attendant la fin du monde, WHYPD sort un EP

©2020 Elodie Tann – Artwork de l’EP « Waiting room »
de We Hate You Please Die

Quelques semaines après avoir révélé leur version fuzz du tube dance « Free From Desire » de Gala, les Rouennais de We Hate You Please Die vont sortir le 3 titres « Waiting room » le mercredi 13 mai sur Bandcamp, Spotify et Deezer. Laissons donc reposer nos vinyles de T-Rex et autres dinosaures du rock. Ces quatre-là sont des vélociraptors.

Les pogos sont-ils contraires aux gestes barrières ? Chacun aura son avis sur la question. Si le déconfinement ne mettra pas fin à la distanciation sociale, We Hate You Please Die offrira toutefois de quoi se défouler chez soi, seul ou à plusieurs, avec ou sans les voisins. Sur Waiting room, le groupe post-punk de Rouen garde le mérite de retranscrire l’énergie garage que les festivaliers de Beauregard et de Rock en Seine lui connaissent déjà.

https://www.youtube.com/watch?v=sO2AYsXFV3o

Merci d’attendre. Vous êtes en bonne compagnie.

Aucune preuve d’un recours à la chloroquine mais le titre annonciateur Good Cie cristallise le sentiment d’urgence propre au groupe rouennais. Les voix du chanteur et de la bassiste se répondent sur un « Woo Hoo » qui rappelle les heures les plus glorieuses de The Breeders. Le rythme reste soutenu pendant les trois minutes et demie et le cri final semble inviter Iggy Pop à la fête. Pour ne rien gâcher, le confinement profite aussi au clip réalisé par Raphaël Balzary, leader de WHYPD. Si le monde doit s’arrêter, ce sera sur une explosion de décibels et une avalanche de filtres Instagram.

Tracklist de l’EP ‘Waiting room’ : 1- Coca Collapse / 2- Good Cie / 3- Support Your Local Liar

We Hate You Please Die le jeudi 11 avril 2019 au Cargö, à Caen.

Clara Roxane, le post-punk dans la peau

A La Ferté-Macé, dans l’Orne, Maxence, chanteur-guitariste du trio garage rock Tendresse et guitariste de Charlie Quid, a profité du confinement pour développer Clara Roxane, sa nouvelle facette.

« J’avais toujours eu envie de monter un projet post-punk », confie Maxence. « J’ai longtemps pensé qu’il fallait d’autres musiciens pour le mener à bien. Il me manquait surtout du temps pour m’y consacrer. » Dès le premier jour du confinement, l’artiste ornais, habitué à répéter chez lui, profite d’avoir ses grattes à portée de main : « J’ai utilisé une guitare lo-fi, mon unique basse, de vieilles boîtes à rythme et un logiciel de montage audio très basique ! »

15 minutes sinon rien

En moins de trois semaines, celui qui se fait désormais appeler Clara Roxane compose et enregistre à bas coût cinq morceaux réunis sur l’EP ‘I’ll let you have a piss on my face but nothing more’. Les titres apparaissent dans l’ordre de la composition. « Ces quinze minutes racontent ensemble une histoire avec un point de rupture et un peu d’espoir à la fin » explique l’artiste. Pas question pour lui d’en isoler un single : « Je me fais souvent une idée d’un projet musical sur la durée d’un EP ou d’un album. »

L’EP de Clara Roxane est sorti en numérique chez le très bien nommé ‘Pangolin Records’, label que Maxence a aussi fait naître à l’occasion du confinement. Si ce musicien se retrouvait à court d’idées, il pourrait éventuellement compter sur son entourage. « Le nom Clara Roxane vient d’un pari perdu auprès de deux amies », révèle-t-il. Son gage : se faire tatouer le prénom Clara sur le genou gauche et le prénom Roxane sur le genou droit. Plus que jamais, les deux font la paire.