MATCH : essai décisif

©2020 Stéphane Lecomte – MATCH

Le quatuor angevin Match frappe fort avec « Superficial please », un deuxième EP qui contient cinq pistes aux mélodies aussi soignées qu’énergiques. Interview avec Doris, chanteuse et parolière de Match :

Doris, qu’est-ce qui a changé entre le premier et le deuxième EP de Match ?

Côté formation, Match a changé de bassiste. Côté technique, nous avons pris plus de temps pour préparer l’enregistrement. Nous avons eu six mois de pré-production et d’arrangements avant d’entrer en studio en mai 2019. L’enregistrement du premier EP était beaucoup plus spontané. Le groupe n’existait alors que depuis deux ans. Cette fois-ci, le recul et la maturité ont offert un regard assez neuf sur notre travail.

Le nom de votre deuxième EP, « Superficial please », peut faire penser à la chanson ‘Apocalypse please’ de Muse. Le célèbre trio britannique fait bien partie de vos influences ?

Oui ! C’est un groupe que nous aimons beaucoup et qui nous a influencé, surtout à nos débuts. Je suis allée voir Muse deux fois avec Tom, le guitariste de Match. J’étais restée sur ma faim à l’issue du concert aux Vieilles Charrues en 2015. Mais nous les avons revus en 2016 à Bercy et c’était une grosse claque musicale et visuelle !

Avant Match, as-tu eu d’autres expériences vocales ?

J’ai commencé la musique à l’âge de 7 ou 8 ans mais j’ai d’abord joué du violon alto pendant six ans. C’était un parcours assez classique avec école de musique et solfège. Puis, au lycée, j’ai eu envie de changer de registre. Faire du théâtre m’a débridée parce que j’étais très timide. J’avais envie de chanter mais sans le courage de me lancer. Je me suis essayée à la soul et au gospel. Au milieu du lycée, j’ai rencontré Tom avec qui ça a « matché » ! Nous avons commencé à faire de la musique ensemble et c’est comme ça que j’ai rejoint la formation. C’est avec Match que j’ai commencé à faire du rock. Je n’avais jamais eu l’occasion de faire ce style mais ça me correspond bien pour le moment.

Doris, qu’est-ce qui t’inspire les paroles de Match ?

Cela dépend de mon état d’esprit et celui du groupe. Ca peut être des sujets personnels ou des sujets d’actualité. Sur le deuxième EP, le fil conducteur est l’hyperconnexion avec plein de petites histoires, des personnages différents qui ont des expériences dans l’hyperconnexion. ‘Young siders’ résume le point de vue d’un nerd qui rattache sa vie à un jeu vidéo. La musique est très progressive. Au final, on se rend compte que ce mec veut être aimé et être accepté dans cette société où il peine à s’intégrer.

Quelques mots sur le clip de ‘Salvation journey’ ?

C’est la suite du clip de ‘Dark shade’. Il a été réalisé par le Nantais Sébatien Marqué, connu notamment pour ses collaborations avec Ko Ko Mo. Il a une pâte. Son travail vaut le détour.

Ko Ko Mo et Match ont en commun de proposer du rock anglophone, moderne et énergique…

Merci pour le compliment ! J’ai eu la chance de voir ce duo en décembre 2019 au Chabada, à Angers. Nous les suivons depuis un moment car nous aimons ce qu’ils font.

A Angers, à quoi ressemble la scène musicale ?

Elle est très variée mais il y a des styles assez marqués. Je pense au rock psyché et au stoner. Le festival Levitation y contribue sûrement.

Un groupe d’Angers à conseiller ?

J’ai eu un coup de cœur pour le duo électro KissDoomFate qui vient de sortir un EP.

Comment as-tu vécu le confinement ?

C’est une remise en question. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles solutions pouvons-nous apporter ? C’est aussi une occasion de se retrouver avec soi et entre nous. La musique est un milieu qui évolue tellement vite aujourd’hui. Cette expérience est comme une grande pause où le temps est en suspens. Il est très plaisant de pouvoir se recentrer sur le travail de création artistique.

Monter sur scène te manque ?

Evidemment ! Nous devions partir en tournée en mai. Nous travaillons sur des reports mais ça ne sera peut-être qu’en 2021. Nous croisons les doigts en tout cas.

Doris, balance ta prog !

  • PHOENIX : 1901
  • MUSE : Falling down
  • SAINT MOTEL : Butch

En attendant la fin du monde, WHYPD sort un EP

©2020 Elodie Tann – Artwork de l’EP « Waiting room »
de We Hate You Please Die

Quelques semaines après avoir révélé leur version fuzz du tube dance « Free From Desire » de Gala, les Rouennais de We Hate You Please Die vont sortir le 3 titres « Waiting room » le mercredi 13 mai sur Bandcamp, Spotify et Deezer. Laissons donc reposer nos vinyles de T-Rex et autres dinosaures du rock. Ces quatre-là sont des vélociraptors.

Les pogos sont-ils contraires aux gestes barrières ? Chacun aura son avis sur la question. Si le déconfinement ne mettra pas fin à la distanciation sociale, We Hate You Please Die offrira toutefois de quoi se défouler chez soi, seul ou à plusieurs, avec ou sans les voisins. Sur Waiting room, le groupe post-punk de Rouen garde le mérite de retranscrire l’énergie garage que les festivaliers de Beauregard et de Rock en Seine lui connaissent déjà.

https://www.youtube.com/watch?v=sO2AYsXFV3o

Merci d’attendre. Vous êtes en bonne compagnie.

Aucune preuve d’un recours à la chloroquine mais le titre annonciateur Good Cie cristallise le sentiment d’urgence propre au groupe rouennais. Les voix du chanteur et de la bassiste se répondent sur un « Woo Hoo » qui rappelle les heures les plus glorieuses de The Breeders. Le rythme reste soutenu pendant les trois minutes et demie et le cri final semble inviter Iggy Pop à la fête. Pour ne rien gâcher, le confinement profite aussi au clip réalisé par Raphaël Balzary, leader de WHYPD. Si le monde doit s’arrêter, ce sera sur une explosion de décibels et une avalanche de filtres Instagram.

Tracklist de l’EP ‘Waiting room’ : 1- Coca Collapse / 2- Good Cie / 3- Support Your Local Liar

We Hate You Please Die le jeudi 11 avril 2019 au Cargö, à Caen.

Clara Roxane, le post-punk dans la peau

A La Ferté-Macé, dans l’Orne, Maxence, chanteur-guitariste du trio garage rock Tendresse et guitariste de Charlie Quid, a profité du confinement pour développer Clara Roxane, sa nouvelle facette.

« J’avais toujours eu envie de monter un projet post-punk », confie Maxence. « J’ai longtemps pensé qu’il fallait d’autres musiciens pour le mener à bien. Il me manquait surtout du temps pour m’y consacrer. » Dès le premier jour du confinement, l’artiste ornais, habitué à répéter chez lui, profite d’avoir ses grattes à portée de main : « J’ai utilisé une guitare lo-fi, mon unique basse, de vieilles boîtes à rythme et un logiciel de montage audio très basique ! »

15 minutes sinon rien

En moins de trois semaines, celui qui se fait désormais appeler Clara Roxane compose et enregistre à bas coût cinq morceaux réunis sur l’EP ‘I’ll let you have a piss on my face but nothing more’. Les titres apparaissent dans l’ordre de la composition. « Ces quinze minutes racontent ensemble une histoire avec un point de rupture et un peu d’espoir à la fin » explique l’artiste. Pas question pour lui d’en isoler un single : « Je me fais souvent une idée d’un projet musical sur la durée d’un EP ou d’un album. »

L’EP de Clara Roxane est sorti en numérique chez le très bien nommé ‘Pangolin Records’, label que Maxence a aussi fait naître à l’occasion du confinement. Si ce musicien se retrouvait à court d’idées, il pourrait éventuellement compter sur son entourage. « Le nom Clara Roxane vient d’un pari perdu auprès de deux amies », révèle-t-il. Son gage : se faire tatouer le prénom Clara sur le genou gauche et le prénom Roxane sur le genou droit. Plus que jamais, les deux font la paire.

SOUNDS OF ANARCHY vibre au son de « Sons of Anarchy »

Le groupe caennais « Sounds of Anarchy » est né de l’idée de Florian Rizet, motard fan de la série créée par Kurt Sutter. Avec d’autres musiciens, il rend hommage aux bikers les plus célèbres du petit écran.

Diffusée à partir de 2008, la série dramatique « Sons of anarchy » suit le parcours d’un gang de bikers trafiquants d’armes basé en Californie. Cinq ans après son arrêt, les fans n’ont pas oublié la signature musicale de la série qui mélangeait country-folk, blues-rock et rock’n’roll. Pour s’y replonger, outre les 92 épisodes et les cinq compilations, ils ont désormais « Sounds of Anarchy », groupe de reprises né de l’idée de Florian Rizet, son chanteur : « En discutant avec d’autres motards, je me suis rendu compte du nombre important de personnes qui aimaient la série comme moi. J’ai rapidement trouvé d’autres musiciens partants. » Tous ont retrouvé dans la série le plaisir d’enfourcher leurs motos. Après quelques mois de répétions, le quatuor donne son premier concert lors d’un rassemblement de bikers. Un an plus tard, un claviériste vient de rejoindre l’aventure.

L’embarras du choix

Creedence Clearwater Revival, Iggy Pop, Jane’s addiction, Alison Mosshart…la série « Sons of anarchy » ne s’est jamais montré avare pour qui aime le rock. « Il y a tellement de bonnes musiques dans cette série » insiste Ludovic, le sonorisateur. « Quand je l’ai regardé, je n’arrêtais pas d’avoir des envies de reprises. Il a fallu faire des choix sinon ça donnerait des concerts de trois heures ! » Le groupe a notamment sélectionné ‘Girl form the North Country’ de The Lions et ‘Gimme shelter’ des Rolling Stones version Paul Brady and The Forest Rangers. Bien entendu, impossible d’ouvrir les concerts sans ‘This life’, morceau du générique. En bonus, entre les morceaux, le chanteur de Sounds of Anarchy relate quelques anecdotes sur la série. Prochain concert le samedi 26 octobre, à 21h, à l’Orient Express, à Caen.