À Caen, l’association Le Tunnel fait le plein de projets culturels

Le Tunnel, local de répétition située dans le quartier de la Grâce de Dieu, à Caen, est aussi une association qui mène des actions pour initier et accompagner des projets culturels. Rencontre avec Patrice Renard, son fondateur et président, et Lucia Rodrigues, coordinatrice de projets culturels, mardi 14 décembre 2021.

Lucia Rodrigues, coordinatrice de projets culturels au Tunnel, à Caen, derrière la batterie, entourée par Aurélien Heuzé, stagiaire, Louise Carre, service civique, et Finn Barker, stagiaire, mardi 14 décembre 2021.

Le rock du groupe Katsina, la funk-rock de Spleen Mantis, l’electro du producteur BagBoy, l’afro-rock du duo Bafang… Ces musiques ont pour point commun de faire résonner le Tunnel, local de répétition situé avenue du Père Charles de Foucauld, dans le quartier de la Grâce de Dieu, à Caen.

L’association du même nom, fondée en 2005, a d’abord pour vocation d’accompagner les musiciens – amateurs, en voie de professionnalisation ou professionnels – qui cherchent un endroit pour créer et répéter leur musique. « Nous essayons d’accompagner les musiciens de la chambre à la scène », explique Patrice Renard, président du Tunnel. « Nous pouvons faire l’intermédiaire avec d’autres acteurs de la scène actuelle comme le Big Band Café, le Cargö, le FAR, l’association TFT avec laquelle on travaille beaucoup via le dispositif de tournée estivale Aérolive », précise Patrice.

Une autre mission est de créer du lien autour de divers projets culturels. Ceux-ci sont coordonnés par Lucia Rodrigues depuis avril. « Nous avons mis en place un spectacle de théâtre construit avec les habitants autour des discriminations de quartier », indique Lucia Rodrigues. « On a ensuite participé à la programmation de l’événement Mon quartier d’été. On a programmé notamment BagBoy et Bafang sur le quartier de la Grâce de Dieu, et différents artistes allant d’une fanfare à un clown. »

Initiation aux outils numériques

Le numérique, considéré par Patrice Renard comme « indispensable pour promouvoir sa musique et la diffuser », donne lieu à des projets pédagogiques. Ainsi, des élèves du MicroLycée de Caen ont réalisé un reportage sur le Tunnel et ses artistes. La vidéo pourra être consultée sur le futur site internet du Tunnel.

Derrière la salle de répétition, l’équipe du Tunnel dispose de plusieurs postes informatiques
pour mener à bien divers projets numériques et interdisciplinaires.

Le Tunnel a aussi accueilli un projet de création musicale avec réalisation de clips, en partenariat avec l’association TFT et la Mission locale. « Il y a eu une première phase de création musicale avec atelier d’écriture, atelier de Musique Assistée par Ordinateur et enregistrement son animé par le musicien Khalifa », résume Lucia Rodrigues. « Puis, il y a eu une deuxième phase de réalisation de clips où les jeunes étaient aussi bien devant que derrière la caméra. »

Webradio et concours de rap

Les idées ne manquent pas pour continuer à donner vie au Tunnel. Une webradio, en partenariat avec le foyer Robert Rème et financée par la fondation Orange, amènera des jeunes à interroger des habitants, des acteurs associatifs et des commerçants sur la représentation du quartier.

Mentionnons aussi le projet d’un concours de rap en partenariat avec la salle de concert Le Big Band Café, à Hérouville-Saint-Clair, et trois lycées de Caen et son agglomération : le lycée Jean Rostand, le lycée La Clé et un autre établissement qui reste à déterminer. Des ateliers d’écriture seront organisés dans les lycées et au Tunnel pour repérer des potentiels talents et favoriser la rencontre entre des élèves et des artistes.

Le Tunnel a 25 ans

L’association Le Tunnel a été fondée il y a 25 ans. « J’étais objecteur de conscience au cinéma Le Café des images », se souvient Patrice Renard, son actuel président. « Je suivais déjà des groupes de musique. Il manquait des locaux de répétition sur Caen de manière assez cruelle. » Il a alors rencontré le groupe Raï sans frontières qui squattait le lieu, son frère guitariste ayant rejoint le groupe, et en est devenu le manager.

« De fil en aiguille, avec Mohamed, leader de Raï sans frontières, aujourd’hui Kalma, on a monté ce projet qui est devenu ce qu’il est aujourd’hui grâce à la participation de beaucoup de personnes investies dans l’association bénévolement, plusieurs salariés et beaucoup de stagiaires. »

Mohamed Bélaïdi, médiateur, en charge de l’accueil des musiciens, Patrice Renard, président de l’association Le Tunnel, et Lucia Rodrigues, coordinatrice de projets culturels, mardi 14 décembre 2021.

Le Tunnel compte aujourd’hui deux salariés : Lucia Rodrigues, coordinatrice de projets culturels, et Mohamed Bélaïdi, en charge de l’accueil des musiciens et médiateur. Deux stagiaires et une service civique prêtent main-forte.

À noter que les locaux du Tunnel ont été récemment réaménagés par la Ville de Caen, propriétaire du bâtiment. « Cela a nettement amélioré le confort », estime Patrice Renard. « Les habitués sont revenus avec plaisir et de nouveaux groupes viennent. » Le président de l’association annonce de nouveaux tarifs au 1er janvier qui resteront « attractifs ».

Philippe Jautée.

Folk. Le Calvadosien Jahen Oarsman a sorti « Shelters », son premier album

Vendredi 26 novembre 2021, l’artiste folk Jahen Oarsman a sorti « Shelters », son premier album. Il contient dix titres.

Jahen Orsman était dans les studios de Radio 666 mardi 30 novembre 2021 à l’occasion de la sortie de son premier album quelques jours plus tôt.

Enregistré l’été dernier dans le Finistère, près de Morlaix, « Shelters », premier album du Calvadosien Jahen Oarsman, est sorti vendredi 26 novembre 2021. Disponible uniquement sur les plateformes d’écoute, il contient dix titres folk parmi lesquels « Imagination » avec un feat à la basse d’Amaury Ranger, membre de Frànçois & The Atlas Moutains. « C’est un morceau qui montre un peu plus mes racines nord-africaines, ma maman étant d’Alger », a confié Jahen Oarsman lors de son passage dans Les Apéronews sur Radio 666 mardi 30 novembre 2021.

Cette chanson évoque plusieurs facettes de l’imagination, notamment les complications liées au trop-plein d’idées. « On parle souvent du côté cool d’avoir de l’imagination, de trouver des solutions, mais avoir trop d’imagination peut parfois aussi bloquer. »

Avant l’étape marquante du premier album, Jahen Oarsman avait déjà sorti trois EP : « Time is a catcher » en 2014, « Hyde and seek » en 2016 et « In time » en 2018.

Sur la bonne route

Depuis environ huit ans, Jahen Oarsman s’est aussi fait un nom sur scène, notamment à Caen, en première partie de Yael Naim, au Cargö. On a aussi pu l’écouter en concert à La Luciole, à Alençon, au Normandy, à Saint-Lô, sur la scène Troisième œil du festival Chauffer dans la noirceur, à Montmartin-sur-Mer, et aux Papillons de nuit, à Saint-Laurent-de-Cuves.

Dans le cadre de sa future tournée, des concerts se profilent déjà en Normandie, en Bretagne et en Rhône-Alpes pour début 2022.

Cinéma : un documentaire plonge dans les coulisses du festival Élixir

Mercredi 29 septembre 2021, le cinéma Le Café des images, à Hérouville-Saint-Clair (Calvados) projettera le documentaire « Le jour où les Clash sont venus chez nous : l’histoire d’Élixir, le premier festival rock français« .

« Le jour où les Clash sont venus chez nous : l’histoire d’Elixir, le premier festival rock français » est un documentaire coréalisé par Gérard Pont et Jérôme Bréhier. Au fil de ses éditions, cet événement a notamment accueilli Moon Martin, Echo & The Bunnymen et The Undertones. © Morgane production

En partenariat avec le festival Beauregard, le cinéma Le Café des images, lui aussi situé à Hérouville-Saint-Clair (Calvados), propose de se rappeler un festival mythique en projetant le documentaire « Le jour où les Clash sont venus chez nous : l’histoire d’Élixir, le premier festival rock français » le mercredi 29 septembre 2021, à 20 h.

Gérard Pont, producteur du festival Élixir et coréalisateur du film, et Paul Langeois, directeur-programmateur du festival Beauregard, seront présents pour une table-ronde sur les enjeux et la création d’un festival. Celle-ci se déroulera à l’issue de la projection.

Recette bretonne

Le festival Élixir a débuté en 1979. « C’est un festival qui a duré quasiment une décennie », rappelle Jérôme Bréhier, coréalisateur. « Ça a commencé tout d’abord par l’idée d’un festival folk avec un peu toute la fine fleur de la folk anglaise qui débarquait au fin fond du Finistère. »

La Bretagne a ainsi vu jouer Donovan et Murray Head avant que le festival devienne dans les années 80 « plus new wave et plus punk » en accueillant The Stranglers, Simple Minds, « et plus grand public avec Joe Cocker et Stray Cats ».

Le coréalisateur continue de mentionner des noms qui font rêver programmateurs et festivaliers. « On a fini par avoir The Clash, Leonard Cohen, The Cure. Il y a même eu quasiment la première scène de Depeche Mode en France…»

Et impossible de ne pas parler du dernier concert en France de The Clash organisé à Guéhenno, dans le Morbihan, le samedi 13 juillet 1985.

Le documentaire revient particulièrement sur les coulisses du festival et son origine, Pierre Billan et Jean-Paul Billan, deux fils d’agriculteurs. « Ils ont fait appel à Gérard Pont, qui organisait déjà des petits concerts à Brest. »

Organisé par des jeunes, pour des jeunes

Le film, déjà diffusé sur France 3, revient aussi sur les déboires au fil des éditions d’un festival qui a toujours été itinérant, traversant la Bretagne, à chaque fois dans des petites communes. Selon Jérôme Bréhier, ce festival était « désiré par les jeunes, organisé par des jeunes pour des jeunes » mais « finalement pas vraiment aimé des politiques ». Il ajoute : « C’est un peu l’inverse de ce qu’on voit aujourd’hui où chaque commune aimerait bien avoir son festival car ça ramène du monde, de la notoriété, du commerce. Là, ce n’était pas du tout la même ambiance. »

Pour Jérôme Bréhier, rien que le nom du festival avait une puissance évocatrice. « Quand j’avais 14 ans et que je voyais l’affiche dans ma chambre, rien que ça, ça me faisait rêver », confie le coréalisateur. « Et puis à l’époque il y avait quand même très peu de festivals. »

Projection du documentaire « Le jour où les Clash sont venus chez nous : l’histoire d’Élixir, le premier festival rock français » de Gérard Pont et Jérôme Bréhier, le mercredi 29 septembre 2021, à 20 h, au Café des images, à Hérouville-Saint-Clair. Durée : 1h21. Film tout public. Entrée libre. Possibilité de réserver. Le pass sanitaire sera demandé à l’entrée.

Jimmy Usedboots laisse la place à Atrahasis

Dimanche 12 septembre 2021, à l’occasion d’un concert aux Têtes penchées, à Saint-Contest (Calvados), la fin de Jimmy Usedboots a officiellement signifié le début d’Atrahasis.

Valentin et Arthur lors du premier concert du quatuor Atrahasis dimanche 12 septembre 2021, peu après minuit, aux Têtes Penchées, à La Demeurée, à Saint-Contest.
(© Reinold Onfroy)

Quelques vidéos avaient savamment laissé planer le doute sur les réseaux et la bonne nouvelle a été officialisée dimanche 12 septembre 2021, peu après-minuit : des membres de feu Jimmy Usedboots continuent de faire équipe ensemble. Désormais, c’est pour un projet nommé Atrahasis.

Ce nouveau groupe, moins blues et nettement plus rock que Jimmy Usedboots, a profité de l’événement Les Têtes penchées, à la Demeurée, à Saint-Contest (Calvados), pour valoriser ses premières compositions parmi lesquelles l’énergique Glaze crown et la brûlante Love is on the scene. Un nouveau départ qui « donne de la force » à Valentin Dulignée, chanteur, guitariste et parolier d’Atrahasis.

Avant cette officialisation, le musicien n’a pas manqué de remercier les personnes qui ont participé à Jimmy Usedboots, aventure née en 2015 en solo avant d’évoluer dans divers styles et avec plusieurs musiciens. « Pour beaucoup, ce sont restés des copains », précise Valentin. « Mais il fallait tourner cette page. Il fallait que Jimmy s’arrête pour passer à autre chose. »

Sur la même voie

Mêlant rock alternatif et rock progressif, Atrahasis réunit Valentin Dulignée au chant et à la guitare, Arthur Calvet à la guitare et aux voix additionnelles, Marsouin Des Sables à la basse et aux chœurs, et Kévin Motin à la batterie et aux chœurs. Les quatre garçons donnent donc tous de la voix. « Nous avons quatre personnalités vocales sur scène et nous travaillons pour leur donner toute la place nécessaire », explique Valentin.

Premier EP disponible

La naissance d’Atrahasis s’accompagne d’un premier EP intitulé Positive damages, déjà disponible sur Bandcamp depuis le 11 septembre. « C’est un hommage à une revanche sur la vie, quand les épreuves nous mettent à terre mais qu’on se relève », confie Valentin. Les cinq titres, enregistrés au Northshore Studio, à Caen, ont été mixés par le bassiste Marsouin Des Sables et masterisés par Lucas De La Rosa.

« Positives Damages » est le premier EP d’Atrahasis. © Manon Combe & Eutherpe.

Sur le plan musical, Valentin annonce qu’Atrahasis évoluera entre « des morceaux avec des riffs très lourds au bord du stoner et des moments plus calmes, plus psychés ». Le chanteur insiste : « on veut pouvoir exprimer ces deux facettes que nous avons tous les quatre en nous ».

Concert à Caen le 22 octobre

« Nous avons une petite tournée prévue en octobre, une plus grosse en décembre », annonce Valentin, ravi qu’Atrahasis collabore avec le tourneur Paco Bossu. Le groupe sera notamment le vendredi 22 octobre sur la scène du Portobello Rock Club, à Caen, où il partagera l’affiche avec La faim du tigre.

En attendant, Atrahasis aura sorti le 1er octobre son premier clip qui illustrera 3 bullets, titre d’ouverture de leur premier EP.

Le 19 août 2021, le concert de Jimmy Usedboots au parc de la baleine, à Luc-sur-Mer, offrait un aperçu du futur Atrahasis.
L’arrivée de Marsouin Des Sables à la basse de Jimmy Usedboots a contribué au virage rock progressif du quatuor et à la naissance d’Atrahasis.
Kévin, qui assurait déjà la batterie dans Jimmy Usedboots, reste derrière les fûts pour Atrahasis.
Arthur Calvet à la guitare et aux voix additionnelles, et Kévin Motin à la batterie et aux chœurs.
Pour les plus observateurs, le 19 août 2021, à Luc-sur-Mer, le nom du nouveau groupe apparaissait déjà sur la batterie.

Avec l’album « Drama », ALICE ET MOI rend encore plus fan

Après deux EP très prometteurs, le premier album d’Alice et moi ne déçoit pas. La chanteuse french-pop a sorti « Drama » vendredi 21 mai 2021.

« Drama » est le premier album d’ALICE ET MOI. © Photographie : Mélanie Doh. Graphisme : Amand Chevallier.

Après deux EP 5 titres prometteurs, le premier album d’ALICE ET MOI est disponible depuis le vendredi 21 mai 2021 ! La pandémie de Covid-19 a obligé à patienter plus que prévu mais la chanteuse en a profité pour ajouter des chansons. Parmi les seize titres, on trouvera la version été de J’veux sortir avec un rappeur, single du deuxième EP, « pour faire plaisir aux fans qui sont là depuis le début ». Alice précise : « Cette fois, nous sommes partis sur quelque chose de très chaleureux, avec plein de guitares, qui raconte l’histoire d’un rappeur rencontré le temps d’un été sauvage ».

On remarquera aussi dans ce premier album C’est toi que je veux featuring Joanna , Le pire de nous deux featuring Dani Terreur, le touchant Maman m’a dit et le très intéressant T’aimerais que ce soit vrai, single qui rappelle que la jeunesse, aujourd’hui tant décriée pour son rapport aux réseaux sociaux, est aussi capable de prendre du recul sur le sujet. Sans jamais sombrer dans le moralisme, Alice et moi continue de s’amuser à jouer double jeu avec les codes de sa génération.

En studio, Alice a pris ses aises : « Dans mes premiers projets, j’étais encore très terrifiée à l’idée d’être en studio. Aujourd’hui, je me sens à l’aise, je me sens chez moi, je me sens bien. J’espère que ça se ressent un peu dans l’album ».

Tant qu’il y aura du drame

Dans une des chansons de « Drama », ALICE ET MOI confie être Reine du drama. « Je ne l’aurai pas avouer avant », confie l’artiste. « C’est l’album où je suis en phase avec mes émotions et où j’assume ce côté presque too much, intense, des émotions qui vont dans tous les sens, le négatif comme le positif. »

« Oui, je suis une grande drama queen, car j’aime les émotions fortes ! »

Alice et moi

La chanteuse fait aussi preuve de recul : « Je me rends bien compte que parfois je fais du drame avec des grains de sable mais je suis capable d’en rire ».

Être fan et en avoir

Une des grandes réussites de l’album « Drama » est Je suis fan, titre particulièrement bien choisie pour l’ouverture. Les paroles sont plus sombres qu’elles ne semblent être à la première écoute et interrogent sur la distance entre fantasme et réalité et les notions de fans et d’idoles 2.0.

Interrogé sur ses idoles, Alice et moi mentionne Vanessa Paradis à laquelle elle a écrit des lettres : « J’ai retrouvé un dessin de moi, quand j’avais 8 ans, et qui disait que plus tard mon rêve était d’être chanteuse et de chanter avec Vanessa Paradis ».

« J’avais dessiné Vanessa Paradis et moi chanter ensemble, et je lui ai envoyé ».

Alice et moi

La scène et elle

Les fans de la première heure d’Alice et moi savent qu’elle sait détendre le public en concert tout comme elle aime jouer la comédie dans ses clips. Ce plaisir, particulièrement communicatif sur J’en ai rien à faire de son deuxième EP, devrait encore se constater avec le décalé disco-punk Tout va bien de ce premier album, un titre idéal pour danser la nuit.

Après des concerts remarqués à La Maroquinerie le 11 mars 2019 et à La Cigale le 28 janvier 2020, ALICE ET MOI est notamment attendue le 26 mars 2022 au Trianon.

P.J.

Drama, d’Alice et Moi, 16 titres, sortie le vendredi 21 mai 2021 (L’œil dans la paume, Sony Music Entertainment)

Le duo NOROY sort « Gata », solaire deuxième EP électro-pop

Vendredi 9 avril 2021, le duo caennais Noroy a dévoilé « Gata », un EP digital 5 titres qui donnent des envies de plages musicales.

Clément Mouillard et Brice Lebel, amis d’enfance, ont formé le duo électro-pop Noroy à l’été 2017. © Nicolas Burlot

Comme le souligne son nom, emprunté à la langue du vieux norrois, Gata poursuit le chemin de Naema, premier EP de NOROY sorti deux ans plus tôt, en avril 2019. Celui-ci contenait notamment le dansant single Thinking, synchronisé dans la quatrième saison de la série télé Lucifer.

Retrouvailles

La composition de Gata a commencé lors du premier confinement. « Cette fois-ci, c’était assez individualiste dans la manière de composer, plus difficile », se souvient Brice. « Nous étions bien contents de nous retrouver en juin pour composer ensemble le reste. »

Clément garde aussi de bons souvenirs de leurs retrouvailles : « Pour mieux se retrouver, nous sommes partis des endroits dans lesquels nous avions l’habitude de composer et nous avons installé le studio ailleurs ».

Des sons chaleureux

Leurs fans de la première heure devraient retrouver dans Gata la fraîcheur électro-pop de Naema. Toutefois, Clément indique une évolution : « Nous sommes un peu plus partis dans des sons vintage, notamment en redécouvrant des vieux synthés des années 70 et 80. Ça nous a inspiré pour redonner la chaleur du son analogique de l’époque. »

Si le premier EP était majoritairement en anglais, les deux amis d’enfance utilisent aujourd’hui davantage la langue française. « Nous avons eu la chance de travailler avec Jérôme Attal qui a écrit pour des grands artistes français », explique Brice, soulignant le travail sur les titres Nos regards et Contre-sens.

Le soleil pour guide

Interrogé sur le caractère solaire de leurs musiques, Brice précise que le titre All with you, est « une personnification du soleil ». Il estime que le confinement a pu les influencer.

« Nous étions dans l’optique de sortir, de profiter du soleil. Je pense qu’on avait besoin de gaieté, d’être joyeux, et que ça nous a influencé ».

Brice, membre du duo Noroy

En attendant de pouvoir lézarder sur la plage ou dans un festival en profitant des nouveaux sons de Noroy, un concert digital est prévu fin avril au Zénith de Caen. Celui-ci permettra notamment d’écouter les cinq chansons contenues dans l’EP Gata.

Fête Comme Chez Vous, l’émission qui fait entrer les artistes dans le salon

Samedi 6 mars 2021, à 20 h, l’association caennaise Kold Fever, progressivement appelée Kold Production, lancera officiellement l’émission musicale « Fête comme chez vous » sur la plateforme Twitch.

« Les artistes frappent à la maison, on fait une interview dans le salon, puis ils montent à l’étage dans ce qui est ma chambre d’ado, chez mes parents » , explique le Caennais Yanis Mzari, 20 ans. Face au manque de concerts provoqué par la pandémie de la Covid-19, le musicien a voulu « remonter le moral aux étudiants » et « donner de l’espoir ».

Le programmateur de l’innovante émission musicale « Fête comme chez vous » a auparavant été programmateur du très appréciable festival Irma qui s’était tenu à La Demeurée, à Saint-Contest, dans le Calvados, vendredi 30 août 2019, et dont on retrouvera avec plaisir quelques noms dès le samedi 6 mars 2021.

« Nous accueillerons chaque samedi soir trois ou quatre groupes ou artistes pour environ 1 h 30 voire 2 heures d’émission. Entre deux artistes, des chroniques sont prévues. »

Yanis Mzari, programmateur de l’émission « Fête comme chez vous ».

Accompagné dans cette nouvelle aventure par Edgar Delval, animateur, et par Michel Kamel, pour la gestion du streaming, Yanis assure que les mesures sanitaires liées à la Covid-19 seront respectées.

Pour le mode de diffusion, le choix s’est très vite porté sur la plateforme Twitch, particulièrement connue par les amateurs de jeux vidéos dont fait partie Yanis : « Nous nous sommes rendus compte que cette plateforme avait un fort potentiel dans la diffusion de lives. C’est un format qui parle aux jeunes ».

Au programme du samedi 6 mars dès 20 h : le duo techno 170 39, le Caennais Alex Rec et sa half-pop, le dandy-punk Paul-Loup et le DJ XXXIII qui dévoilera des morceaux à l’occasion de l’émission.

Pour la suite, il est déjà annoncé la pop mélancolique de Victor et le rap de CRNCKTA. Cette série d’émissions musicales est prévue jusqu’au samedi 7 avril 2021, soit cinq émissions.

Première le samedi 6 mars 2021 à 20h sur twitch.tv/fetecommechezvous

« Saturation » : EAU ROUGE fait grimper le désir d’un 2e album

Vendredi 19 février 2021, le trio allemand Eau Rouge a révélé « Saturation », single rock annonciateur d’un deuxième album.

EAU ROUGE réunit Bo, guitariste, Jonas, chanteur-guitariste, et Magnus, batteur.
© Tom Ziora

EAU ROUGE, trio formé à Stuttgart, en Allemagne, prépare la sortie de son second album produit à Berlin. Leur single sorti vendredi 19 février 2021, « Saturation », est un savant dosage d’indie rock et d’alternative pop et a ajouté un peu de lumière à une semaine suivante particulièrement bien ensoleillée. Le titre et les intelligentes paroles interrogent sur notre rapport aux téléphones et aux réseaux sociaux, parfois capables de nous confiner l’esprit ou de nous couper de notre entourage.

Tube rock en puissance

Dès l’intro, on peut deviner que la créativité sera au rendez-vous dans la façon de faire sonner et résonner les guitares. Celle-ci se font discrètes sur le premier couplet, mettant en valeur une voix suave mais aussi une efficace batterie. Puis, les refrains entêtants confirment que nous avons affaire à un potentiel tube prêt à déferler sur les ondes. Enfin, le clip en noir et blanc, très soigné, devrait offrir au titre une belle vie sur les écrans. Il est réalisé par Felix Keltsch et Tom Ziora.

Interrogé à propos du nom du groupe, Jonas, le chanteur-guitariste, explique en aimer « la signification tragique » et trouve que les mots « Eau rouge » sonnent beaux.

Notre groupe est influencé par des artistes et groupes français parmi lesquels Phoenix, Air, M83.

Jonas, chanteur d’Eau rouge

Jonas ajoute à propos de la France : « Nous avons déjà joué à Paris il y a quelques années et je suis allé en vacances dans le Sud quand j’étais enfant ».

Des influences diverses

En dehors de l’hexagone, Jonas mentionne Beck, The Rolling Stones, The Beatles. « Nous avons plein d’influences. Nous aimons aussi Tame Impala ». Et si le rock les a réuni, ils aiment aussi la musique pop. Jonas donne pour exemple le célèbre tube « Toxic » de Britney Spears.

Précisons que le précédent single des EAU ROUGE, « I know that you know », sonnait plus electro que « Saturation » et pourrait nous faire danser sur les pistes dès que celles-ci ouvriront.

Propos recueillis et rédaction par Philippe Jautée.

Photo : © Tom Ziora

Avec « Twelve », le son d’Alex Rec monte en puissance

Samedi 23 janvier 2021, Alex Rec a révélé « Twelve », un morceau qui marque une étape importante pour l’artiste et dans lequel le Caennais souligne son fort intérêt pour l’écologie.

En février 2018, le Caennais Alex Rec sortait « From bedroom to gigs », un premier album dans lequel l’artiste invitait à découvrir sa « half-pop », un mélange de pop avec différents styles de musique. Deux ans plus tard, il continuait à explorer les possibilités avec le rayonnant et dansant The thing enregistré en Espagne et sorti au printemps 2020, puis le langoureux Cigarettes en automne.

Samedi 23 janvier 2021, la sortie de Twelve, un morceau particulièrement revendicatif, marque pour lui une importante étape : « Je n’ai jamais produit quelque chose d’aussi abouti », confie Alex Rec. « Le son ne devient pas aussi puissant tout seul. C’est grâce à Michael Freeman, un Californien qui fait un travail fou. »

Avec Twelve, le Caennais, déjà habitué à faire des freestyles, confirme son goût pour le mélange chant et rap : « Je n’avais pas encore exploité ce truc à ce point là sauf sur Highlighter qui reste une chanson rap de bout en bout. Là, j’ai voulu pousser encore plus loin. J’ai eu l’occasion de m’entraîner. Je savais que j’avais ça en moi, que je pouvais lâcher des grands flows, et je ne l’avais pas encore totalement exploiter sur un morceau prévu à cet effet. Je me suis fait plaisir ».

Pour le clip de Twelve, Alex Rec a souhaité des images qui apportent « une espèce de souffle à ce message, ce sujet qui est le plus important du siècle, la survie de l’humanité sur la planète mère  ».

Réalisé par Robin Deriaud, ce clip apocalyptique a été tourné « entre Caen, Paris et la plage de Merville-Franceville ». Alex Rec affirme sa reconnaissance envers le réalisateur : « Ça fait du bien de pouvoir tourner à plusieurs endroits parce que ça change l’esthétique à plusieurs reprises. Robin a parachevé tout ça en faisant carrément des mondes 3D dans lesquels on ne vit pas encore mais dans lesquels, j’espère, on ne vivra jamais ».

Interrogé sur sa manière d’envisager 2021, Alex Rec rappelle l’annulation de son concert du 30 janvier 2021 à l’auditorium de la bibliothèque Alexis de Tocqueville, à Caen. Difficile selon lui d’envisager des dates avant la fin de l’année. Il ajoute : « Je trouve que la situation des artistes fait écho au sujet qu’on essaie de couvrir sur Twelve. On entre dans des périodes où c’est le règne du brouillard, de l’incertitude ».

2021 P.J. – Alex Rec à Colombelles, près de Caen

Cinéma. Cabourg reste fidèle à son festival

© Mon inconnue, Hugo Gélin, Zazi Films, Mars Films,
photographe : Eric Bouvet

Après la réouverture des salles de cinéma la semaine dernière, les 34e journées romantiques auront bien lieu à Cabourg du lundi 29 juin au mercredi 1er juillet. Un soulagement pour les amoureux du festival dont les jurys se sont réunis deux semaines plus tôt à Paris en raison de la pandémie du Covid-19. Le grand jury, présidé par l’acteur Benoît Magimel, a déjà départagé huit longs métrages tandis que le jury courts métrages, présidée par l’actrice et réalisatrice Noémie Lvovsky, a jugé dix films.

Des célébrités du cinéma attendues dès lundi

Prix des jurys et palmarès des Swan d’Or seront révélés au grand casino de Cabourg le lundi 29 juin, à 20h30. Une heure plus tôt, les festivaliers pourraient voir défiler sur le tapis rouge Nicolas Bedos, réalisateur de La belle époque, l’actrice Doria Tillier, membre du grand jury, l’actrice et chanteuse Aloïse Sauvage, membre du jury courts métrages, et l’acteur Raphaël Personaz, Swan d’Or de la révélation masculine et César du meilleur espoir masculin en 2011 pour La princesse de Montpensier. Le public peut aussi espérer apercevoir Lambert Wilson, interprète de De Gaulle dans le biopic du même nom projeté lundi et mardi à Cabourg.

3 films en avant-premières

Le 34e festival du film de Cabourg est l’occasion de découvrir The singing club, drame britannique de Peter Cattaneo. Le réalisateur du cultissime The full monty s’est inspiré d’une chorale fondée en 2011, dans le Yorkshire, par les compagnes de plusieurs soldats. Les deux autres avant-premières sont A cœur battant de Keren Ben Rafael, une histoire d’amour contraint de se vivre à distance, et Remember Me de Martin Rosete, comédie dans laquelle un septuagénaire simule la maladie d’Alzheimer pour se rapprocher de son grand amour.