Ysé Sauvage vit à Blainville-sur-Mer, dans la Manche. A bien regarder le clip de « Same old », le littoral normand a sûrement inspiré la chanteuse. Mais ses influences musicales sont aussi à chercher outre-Atlantique. A Saint-Laurent-de-Cuves, rencontre avec une artiste pop-folk intéressée par l’effet papillon.
Ysé, d’où te vient le goût de la musique folk ?
J’ai vécu au Canada quelques mois. A 14 ans, je me suis retrouvé dans une famille d’accueil. J’avais envie de partir, de prendre l’air. Le père de ma famille d’accueil était un mélomane qui adorait la folk. Pour aller au supermarché, il fallait parfois une heure. Il y avait donc le temps d’écouter des albums entiers. Il m’a fait découvrir la country et la folk. En rentrant du Canada, j’ai réalisé que cette musique m’avait bien imprégnée en termes de goûts et d’envies pour ma propre écriture.
Notamment Bob Dylan…
Oui ! Je l’ai vu au Grand Rex récemment et c’était très cool. C’est incroyable qu’il tourne encore. Je me souhaite de tourner autant. Il a une sacrée présence ! Je me souviens aussi du son hallucinant du batteur, très feutré. Je n’avais jamais entendu de la batterie comme ça.
Que retiendras-tu de ce concert au festival Papillons de nuit ?
Je vais retenir que c’est mon premier festival en Normandie, un peu chez moi. Ca devrait me rester longtemps à l’esprit, comme toutes les premières fois.
A propos du 2e EP, as-tu l’impression d’avoir été dans la même direction que pour le premier ?
Je crois que je suis resté fidèle à moi-même mais certainement dans une autre direction. Je crois m’être davantage rapprochée de la pop. Et surtout, j’ai fait une rencontre avec un super mec, Louis Chaâl, qui est devenu mon bassiste, guitariste et trompettiste. On a bossé sur mes titres et il a fait des arrangements. Le travail était donc un peu moins solo. Louis a fait entrer d’autres influences qui sont fidèles à ce que j’aime, ce que j’écoute et ce qui me touche.
Ce deuxième EP s’appelle « Scénario ». As-tu eu des envies de cinéma ?
Oui ! Pendant très longtemps, je voulais écrire des scénarios. L’idée n’est pas restée mais, d’une certaine manière, j’en ai écris pour un autre support. Le « scénario » m’a beaucoup parlé au-delà de l’aspect cinématographique. Je suis tombé sur la définition « une multitude de futurs possibles » et j’ai trouvé chouette ce concept. Nous faisons quotidiennement des choix qui semblent minimes et c’est l’ensemble de tous ces choix qui font notre vie.
Tu utilises toujours un looper, sans doute moins depuis que tu es entouré par des musiciens…
Oui, j’ai longtemps tourné seul. J’avais envie de me libérer, de me lâcher des contraintes purement techniques. Je devais jouer aussi bien avec les pieds qu’avec les mains. Je suis maintenant accompagné par deux musiciens. J’ai gardé le looper comme quelque chose qui amplifie le live plus que de quelque chose dont j’ai besoin pour pouvoir jouer.
Ysé sauvage, Balance ta prog !
« It was you » de Norah Jones.
Ysé Sauvage sera en concert gratuit le jeudi 8 août à 19h à Paris, à Bercy Village, dans le cadre des musiques en terrasse.