Jeudi 14 octobre 2021, Videoclub était en concert au Big Band Café, à Hérouville-Saint-Clair, dans le Calvados. Rencontre avec sa chanteuse, Adèle Castillon.
Adèle, est-ce que tu connaissais déjà un peu la Normandie ?
J’ai vécu un an en Normandie, pas très loin d’Alençon. J’habitais à L’Aigle exactement. En plus de ça, j’ai pas mal de potes qui vivent à Caen donc c’est une région que je connais assez bien.
As-tu eu l’occasion de te poser un peu à l’occasion de cette date à Hérouville-Saint-Clair ?
Oui, carrément. En plus, je suis venu la veille pour préparer une petite surprise avec Own, un artiste qui habite ici. On l’a répété et c’est chouette.
Toujours motivée jusqu’à la fin de la tournée ?
Oui, toujours motivée et heureuse ! J’ai envie de tourner cette page avec les meilleurs souvenirs possible. Je n’ai pas du tout envie de bâcler cette aventure. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai décidé, malgré la séparation du groupe, d’assurer la tournée. Je sentais vraiment ça comme un devoir que je devais à ces gens. En plus, il y a eu le coronavirus donc c’était un vrai plaisir de défendre cet album sur scène.
Là, je suis en train de préparer mon album, solo cette fois, qui sera à mon nom, Adèle Castillon. Depuis cet été, j’ai jonglé entre dates et production. Après cette tournée, je vais me mettre pleinement dans la production, dans le mix des chansons, et préparer la sortie de cet album.
Cet album solo aura-t-il les mêmes couleurs que Videoclub ?
Ça aura certaines mêmes couleurs car Videoclub était Matthieu et moi. Il y aura forcément un peu de cet univers-là. Mais c’est un album solo donc ça veut dire laisser place entière à mes textes, à ce qui se passe dans ma tête, mes goûts, mes envies, ça va vraiment être une aventure différente dans laquelle évidement je pense m’épanouir un peu plus dans la mesure où c’est mon bébé. Je pense que ça va être le premier grand projet de ma vie.
Donc, oui, j’imagine des petits bouts qui vont ressembler à Videoclub, mais j’espère vraiment réinventer quelque chose de nouveau, avec peut-être parfois toujours des références aux années 80 et en même temps j’ai bien cette envie de me projeter aussi dans le futur. J’ai beaucoup d’inspirations. The Do, qui date un petit peu maintenant, a un style de musique bien dans l’ère du temps aujourd’hui. Quand on pense à Billie Eilish qui s’en est beaucoup inspiré, c’est assez intéressant. Ce sont deux grosses références pour mon album qui arrive.
L’écriture a déjà bien commencé ?
Oui, l’écriture a commencé déjà depuis bien longtemps, la composition également. Dès que j’ai pu me lancer, je me suis lancée. Maintenant, je veux que tout soit parfait quand il sortira. Car ce sera mon projet écrit à mon nom. J’ai vraiment envie que ce soit à mon image. Je ne suis pas parfaite. J’ai envie que ce soit encore mieux que ce que j’imagine. Et pour ça il faut prendre le temps.
L’artiste qui assurait ta première partie au Big Band Café, Victor Deverre, a choisi de diffuser sur Radio 666 le titre Enfance 80 de Videoclub. Peux-tu me donner les coulisses de ce morceau ? Comment est-il né ?
Avec Matthieu, on voulait faire une chanson sur laquelle on pouvait faire un slow comme dans les années 80. Et en même temps, c’était une période où le rapport à l’enfance me travaillait beaucoup, et cette sensation d’être définitivement partie de cette époque, et la notion de mélancolie, de nostalgie de l’enfance. On a allié les deux. Ça a fait cette chanson.
J’avais écrit un clip entier pour la vidéo de cette chanson qu’on a a pas pu faire à cause du Covid. Ce qui est génial ait qu’on a eu l’idée de voir une boîte d’animation qui a nous fait ce clip superbe et encore mieux que ce que j’espérais. Je pense qu’en animation, c’est plus facile de faire voler des personnages. Je suis très heureuse de ce titre. C’est d’ailleurs un de mes préférés.
Je me rappelle avoir vu Videoclub au festival Cabourg mon amour fin juin 2019. Dans le public, alors que l’album n’était pas sorti, des personnes connaissaient déjà les morceaux…
C’est vrai qu’il y a quelque chose d’impressionnant. Avec Matthieu, à ce moment, on n’avait pas du tout l’habitude de la scène. Je pense que le concert que tu as vu devait être le deuxième ou le troisième concert qu’on faisait depuis le début de notre carrière. C’était assez impressionnant.
Le fait que des gens te connaissent déjà peut motiver énormément comme ça peut angoisser et mettre une certaine pression car eux évidemment connaissent la chanson par cœur et l’entendent comme elle est faite en studio, dans notre petite chambre, et nous on se retrouve impressionnés par tout ça et on sent déjà une grosse attente de la part du public alors qu’on commence tout juste. En même temps, c’est une chance énorme parce qu’on n’aura jamais vécu les salles vides et devoir faire un concert devant trois personnes. Ça, c’est une grande chance aussi en tant qu’artiste, même si ça aurait pu aussi beaucoup nous apprendre.
Comment as-tu rencontré les musiciens qui assurent avec toi la fin de la tournée Videoclub ? Quels liens se sont noués avec eux ?
Rémi et Greg, les instrumentistes qui m’accompagnent sur scène, sont deux artistes que j’ai rencontré à Nantes par le biais d’amis en commun. A Nantes, il y a vraiment une scène intéressante. Ça grouille de musique, d’idées. Nous avons notre petit lieu où nous faisons de la musique tous ensemble, avec des studios de répétition et des studios d’enregistrement. Nous avons noué cette team au fur et à mesure, à force de faire de la musique ensemble, de se rencontrer en soirée.
J’avais rencontré Rémi un petit peu avant, au moment où nous n’étions pas encore séparé avec Matthieu. L’idée était déjà de rajouter un autre musicien. Quand Mathieu a quitté le groupe, il nous fallait un guitariste. Je connaissais Greg. C’était évident que ce soit lui qui vienne sur ce projet. J’ai la chance de partir en tournée avec des amis qui me sont très chers et qui sont très doués.
Quels sont tes derniers coups de cœur musicaux ?
Aujourd’hui, je saigne le dernier album de Billie Eilish évidemment. Je sais que Cage The Elephant est assez connu mais je découvre tout juste. Et un artiste que je ne peux que recommander est l’artiste Own, qui vient de Caen et qui promet de très belles choses. Il a déjà sorti beaucoup de clips et de chansons. Je pense que c’est un artiste dont on va beaucoup parler ces prochains mois.
Quel est son style musical ?
C’est du rock, pop-rock, indie, un mélange de plein de choses. Aujourd’hui, c’est tellement dur de donner un style, un genre à une chanson parce qu’on a tellement accès à plein de choses, plein d’instruments, plein de synthés, qu’on va retrouver du synthé dans du hard-rock, des trucs fous. C’est pour ça que je trouve aussi cette époque chouette.
Est-ce qu’il y a une série que tu regardes en ce moment ?
J’en ai saigné beaucoup récemment. J’ai évidemment suivi tout ce qui se passait autour de Squid Game. J’étais dans les starting-blocks pour regarder cette série. C’est vraiment un coup de cœur.
Quel titre choisis-tu d’écouter sur l’album « Euphories » de Videoclub ?
Ma musique préférée de l’album est Trois jours, une chanson très importante pour moi. C’est une chanson d’amour, un peu de rupture. Je trouve qu’elle est très belle. En tout cas, à mes yeux, c’est celle de l’album que je préfère écouter.
Ton premier album solo sera-t-il un album de rupture ?
Forcément, une rupture amoureuse, surtout la première, est toujours intense et il y a forcément des sentiments qui en découlent. Mais je crois que j’ai envie de raconter dans mon album autre chose dont je ne parle pas encore forcément aux gens.
Non, ce ne sera pas un album de rupture mais plus un album qui marquera peut-être l’étape que je suis en train de vivre aussi, d’adolescente à jeune fille, enfin, jeune femme pardon. Même moi, ma tête ne veut pas me dire que ça y est je suis une adulte ! Il y a beaucoup de choses qui m’ont marqué ces deux dernières années. La rupture en fait partie mais il y a beaucoup de thèmes que j’ai envie d’aborder dans cet album.