Les dévouements pour contrer la crise sanitaire du Covid-19 ont inspiré un artiste caennais. Mardi 31 mars, Djoh, chanteur du duo acoustique Gortaiche & Djoh, écrivait une chanson pour remercier le corps médical. Le lendemain soir, sur Internet, il a appelé d’autres musiciens à chanter ou jouer avec lui ce morceau solidaire. « Je tiens à saluer les personnes qui mettent quotidiennement leur vie en danger pour sauver des vies » explique-t-il.
Le rockeur a quelques amis soignants. Il ne cache pas son inquiétude pour eux : « Ils sont au milieu du danger », souligne Djoh. « Quand je vois qu’ils n’ont pas ce qu’ils demandent, ça me met la rage ! »
Le sens du collectif
Le leader de Dies Irae, groupe hommage à Noir Désir, assure du caractère désintéressé de sa démarche. « Pour ce projet, je ne veux pas entendre parler d’argent », insiste le parolier et compositeur. « Il s’agit simplement d’offrir une chanson. C’est, à ma manière, le moins que je puisse faire ».
Pour rendre le cadeau le plus beau possible, Djoh compte sur « un maximum de musiciens et un coup de pouce pour la production ». Il se dit « ouvert aux idées de chacun pour les mélodies et les arrangements ». Pour l’instant, les participants échangent leurs ébauches par courrier électronique. « Passé le confinement, nous devrions enregistrer dans une salle de répétition, à Potigny, entre Caen et Falaise. »
Moins de 24 heures après son appel, Djoh a déjà été contacté par un bassiste et deux choristes. Les autres personnes intéressées peuvent lui envoyer un e-mail : djohydann14@gmail.com
Du 6 au 11 juillet, les studios Alhambra de Rochefort, en Charente-Maritime, accueilleront la chanteuse Mégane Dumas, 24 ans, alias Miss Paramount.
Initialement prévu du 23 au 29 mars mais reporté en raison de la pandémie du Covid-19, ce nouvel enregistrement doit aider la Calvadosienne à convaincre un label et professionnaliser son projet. « Mon personnage de Miss Paramount s’est fait connaître en reprenant des chansons de la Libération », rappelle la jeune artiste. « Il va progressivement laisser place à celui de Marguerite, mon deuxième prénom ». Avec elle, déjà une dizaine de compositions dont sept inédites !
Faire équipe
Mégane ne sera plus seule en studio mais accompagnée par la pianiste Juliette Durel, le batteur Jean-Luc Guitard et le guitariste et bassiste Sylvain Chomet. Ce dernier est connu pour avoir écrit et réalisé le long-métrage d’animation ‘Les triplettes de Belleville’. « Grâce à mes trois musiciens, mes morceaux ont pu être réarrangés », salue l’auteure-compositrice-interprète. « Il y a désormais du mellotron. Cet instrument, très utilisé dans les années 60 et 70, rend ma musique plus riche ». Ravie de son équipe, Miss Paramount apprécie aussi son futur décor : « Les studios Alhambra étaient un cinéma dans les années 60 », précise-t-elle. « Ce lieu a aussi accueilli le dérushage de la comédie musicale ‘Les Demoiselles de Rochefort’ de Jacques Demy ! »
Télétravail
En attendant son enregistrement décisif, Miss Paramount se trouve aujourd’hui privée de répétitions et de concerts. Elle a heureusement de quoi travailler chez elle : « Je peaufine mon répertoire et je pose ma voix sur des pistes instrumentales reçues par e-mail. C’est aussi à distance que je prends mes cours de piano ». Sur les réseaux sociaux, ses fans pourront bientôt écouter sa reprise de ‘Jardin d’hiver’ d’Henri Salvador. Au préalable, ils ont eu droit à une souriante version de « Sympathique » de Pink Martini. Elle y remplace la célèbre parole « Je ne veux pas travailler » par « Je ne peux pas travailler ».
Si la musique l’occupe activement, Miss Paramount profite aussi de son confinement rural pour fabriquer une volière à un canard récemment pris sous son aile. L’artiste confie aussi rattraper une série centrée sur un publicitaire new-yorkais : « Je me promettais de regarder ‘Mad men’ depuis dix ans et j’ai dévoré cinq saisons en deux semaines ! » L’action se déroule dans les années 60, une époque adorée par Miss Paramount.
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Les 10 titres que Miss Paramount prévoit d’enregistrer en une ou deux sessions à Alhambra Studios, à Rochefort :
Tomber en
amour
Nature morte
Luxembourg*
Marguerite
La Reine
Barbara
Blindly*
Zazie
Amy**
Job*
(*) une première version figurait sur l’EP « Spatio-temporel »
Interview avec Izïa Higelin enregistrée le samedi 9 novembre 2019, salle Beaufils, à Saint-Lô, quelques heures avant le concert complet dans le cadre des Rendez-Vous Soniques.
Izïa, déjà 4 albums, un virage avec « La vague » en 2015 mais surtout que de chemin parcouru en une décennie !
Oui, il y a eu beaucoup d’évolutions. Je pense essentiel de se réinventer, de s’écouter, de ne pas forcément être là où on nous attend, quitte à en décevoir certains. J’ai besoin de tracer ma route et d’évoluer car je compte rester là un paquet de temps ! (rires)
As-tu eu
l’impression de te mettre en danger avec « Citadelle »,
ton quatrième album ?
Moins que sur « La vague »
qui était un tournant. Cette fois-ci, c’est plutôt l’affirmation
d’un changement. Disons que je me mets à nu. Ca me semble essentiel
de parler de soi dans sa musique, de se laisser complètement aller à
la sincérité, à l’honnêteté. Ca m’a fait beaucoup de bien.
C’est un disque avec un début, un
milieu, une fin.
Oui, il peut aussi être écouté chanson par chanson mais Bastien Burger, qui a réalisé l’album, et moi-même souhaitions que « Citadelle » trace un chemin. Il y a cette grande ouverture avec « Dragon de métal », morceau sur mon père, et je quitte l’album avec une chanson sur mon fils. Cet album parle de la transmission, de l’existence, de notre passage sur Terre.
Penses-tu que tout va « Trop
vite » aujourd’hui ?
Oui, les gens manquent de patience, moi la première. Nous n’avons plus le goût d’attendre que les choses arrivent à point nommé. La société va vite et crée des gens impatients. Il est pénible de rester en surface, de ne plus pouvoir aller dans le fond des choses. On ne parle pas longtemps. Les interventions sont toujours courtes. On fait des études de marché pour se rendre compte qu’au bout d’une minute et dix secondes de musique à la télévision, les gens zappent. A tous aller dans ce sens, on ne rééduque pas les gens ! C’est dommage. Mais dans toute culture, il y a une contre-culture. Des personnes ont envie de prendre plus le temps. C’est ce qu’on retrouve dans les podcasts qui prennent le contre-pied de ces espèces de trucs de trente secondes où on répond à des questionnaires hyper-rapidement.
Dans l’industrie musicale, les
artistes ont-il le temps de développer leurs albums ?
De moins en moins ! C’est une conversation qu’on a énormément avec le groupe car le milieu change à une vitesse ! C’est troublant. Depuis « La vague », en 2015, j’ai l’impression d’atterrir dans un nouvel univers. Il faut réapprendre plein de choses. Ou imposer son style comme j’essaie de le faire un peu ! On voit beaucoup d’artistes présents en permanence car on se dit qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Il y a tellement de nouveautés. On nage dans les propositions. Avec les plateformes de streaming, c’est une opulence de musique. Alors, quand tu as ta place, on te pousse à ne pas la lâcher. Il suffit que tu te barres et quelqu’un d’autre arrive. Je suis très contente d’être arrivée il y a plus de dix ans à une époque où le public était plus fidèle.
Tu as eu le temps de faire ta place ?
Oui, je pense que des gens me suivent et sont là toute ma vie. Même si ça a été très vite dans ma vie, j’ai réussi à prendre le temps entre chaque disque pour me poser et réfléchir à ce que j’avais envie pour la suite. C’est un luxe que j’ai parce que des personnes fidèles me soutiennent. Evidemment, j’ai envie de conquérir plus de monde, inciter toujours plus de personnes à venir à mes concerts et écouter ma musique. Mais je pense qu’il est vital de prendre le temps. Pour se demander où on a envie d’aller, pour se réinventer.
Pour ton quatrième album, l’exercice de la promotion est-il parfois douloureux ? Y-a-t-il des jours où c’est plus difficile que d’autres ?
C’est complètement ça. Avec Bastien, quand on était en train de faire l’album, on ne réfléchissait pas à ça, à la promo, au moment de chanter la chanson sur scène. Quand ça s’est imposé à moi, il y a des moments où ça a été difficile de voir des images de mon père sur des plateaux télé. Des images de notre vie intime, en train de s’embrasser juste après sa sortie de scène. C’est un peu violent. Mais parler de mon père, de son départ, de choses intimes, ça va. J’adore parler de lui et j’adore qu’on me parle de lui. Comme plein de gens, j’ai perdu mon père. C’est extrêmement douloureux, d’autant plus qu’on avait une relation très fusionnelle. Il me manque chaque jour terriblement mais j’ai la chance d’avoir un père immortel parce qu’il vit dans le cœur des gens, dans la voix des gens, dans les histoires qu’ils me racontent. Quand on me parle de mon dernier disque, on me parle forcément de lui. C’est joyeux, c’est heureux aussi parce qu’il est là. Sur la fin de sa vie, il était moins présent. Aujourd’hui, je le ressens plus fort que jamais.
Etre mère oblige-t-il à réorganiser ton temps en tant qu’artiste ?
Pas tellement. Mon fils nous accompagnera sur la route. Il aura la vie que j’ai eu. C’est exaltant. Etre mère était un souhait profond. Je suis tellement heureuse qu’il soit arrivé dans notre vie. C’est le cycle , comme un disque qui commence et qui termine. C’est incroyable. Il arrive souvent qu’un être part quand un autre arrive. C’est très commun en fait. Je suis mère, femme et artiste. Ce ne sont pas des rôles que je dissocie les uns des autres. Je les cumule. Je ne serai jamais femme avant tout, mère avant tout, actrice ou chanteuse avant tout. J’ai l’impression d ‘être un grand mélange de tout ça.
Comment est né ton duo avec
Dominique A ?
Ca faisait très longtemps que je voulais travailler avec lui. Il est un des artistes que je respecte le plus et je l’écoute depuis mes 15 ans. Quand j’ai écris « Esseulés » à la guitare, que j’ai chanté cette mélodie et que je l’ai réécoutée quelques semaines plus tard, j’ai pensé au lyrisme de Dominique A. Alors je l’ai appelé – on avait failli collaboré précédemment – en lui expliquant « J’ai vraiment une chanson pour toi, j’ai l’impression que je l’ai écrite pour toi. » Il l’a adoré. Quand il est venu en studio, j’étais enceinte de sept mois et demi. Il a enregistré sa voix , j’ai enregistré la mienne plus tard car je n’avais plus du tout la même voix à la fin de ma grossesse. Franchement, c’est un de mes morceaux préférés du disque si ce n’est pas mon préféré.
Et qu’est-ce qui t’a donné envie du duo avec Jeanne Added sur le titre « Chevaucher » ?
D’abord beaucoup d’amitié, d’amour, de respect pour cette femme que je trouve extraordinaire. Jeanne est une artiste complète avec une voix hallucinante. Elle est aussi une amie que je connais depuis très longtemps. Elle avait assuré mes premières parties quand j’avais 16 ou 17 ans et elle jouait à la basse toute seule. Il y a chez Jeanne une vérité dans laquelle je me retrouve et je me reconnais. Et je vois un peu chez elle comme une âme sœur. Dès qu’elle chante, c’est la vérité. J’essaie de tendre mon art vers ça.
Et puis Jeanne est une rideuse comme moi ! Elle participe donc à cette chanson sur la liberté, sur deux femmes qui chevauchent la nuit. Elle a traversé la France dans tous les sillons et musiques possibles. C’est une cavalière ! Que Dominique et elle soit sur le disque, c’est comme avoir deux bonnes fées sur l’album. Ce sont mes bijoux. Je les aime artistiquement et humainement.
Izïa, balance ta prog !
Un morceau de…Jeanne Added ?
J’ai écouté « Look at them » dans toutes les versions possibles et elle me fait pleurer toutes les larmes de mon corps. C’est criant de vérité. Un morceau tellement beau, tellement bien composé. C’est de l’orfèvrerie.
…Dominique A.
J’hésite mais je vais dire « Le courage des oiseaux ». La version live est complètement démente. C’est un titre que j’ai eu la chance de chanter avec lui une fois.
…Arthur H.
« Aventi ! »
…Jacques Higelin.
« Le berceau de la vie. » C’est comme s’il avait écrit pour préparer les personnes qui l’aiment à son départ. C’est incroyable ce titre. « La mort est le berceau de la vie » symbolise complètement notre histoire.
Le jeune rappeur falaisien révélera le titre « Comme ça » le vendredi 28 février.
Dans un communiqué, HUG*, 19 ans, annonce que son premier single sera disponible le 28 février, dès minuit, sur toutes les plateformes de streaming. Chanson mélancolique et garantie sans auto-tune, « Comme ça » aura droit le même jour à un clip annoncé par son auteur-compositeur comme « sobre, empreint de poésie et d’émotions ». Côté concerts, HUG* participera de nouveau aux soirées “Caen rappes-tu” organisées par l’association Ramp’Art le jeudi 5 mars au El Camino et le samedi 28 mars au Cargö.
Diffusé le mardi 18 février, de 20h30 à 22h30, sur Radio666 (99.1 FM à Caen) et radio666.com. Podcast jusqu’au mardi 25 février. Qui a balancé sa prog ?
le Pepper Rock Fest 7 qui aura lieu les 6 et 7 mars au Portobello Rock Club, à Caen, avec notamment Cementend Minds, The Eternal Youth, Missingmile et Madema.
Diffusié le mardi 11 février, de 20h30 à 22h30, sur Radio666 (99.1 FM à Caen) et radio666.com. Podcast jusqu’au mardi 18 février.Qui a balancé sa prog ?
THIBAULT WOLF
Greg de CINE CAEN
et des artistes du collectif caennais GUSTAVE à l’occasion de l’exposition « Gustave in love » du 14 au 16 février à l’église du Vieux Saint-Sauveur, à Caen
Après un premier concert le 7 février au Portobello Rock Club et une victoire le 13 février au deuxième match caennais du Tremplin Phénix Normandie, le chanteur-guitariste bayeusain Léo Gambini et sa bande ont déjà un troisième concert caennais ce mois-ci. Celui qui aime écouter The Beatles, King Krule, Mac De Marco et Arctic Monkeys donne rendez-vous le samedi 29 février, à 18h, à la Bibi, ancienne bibliothèque située en face de l’hôtel de ville de Caen, à l’occasion d’une soirée OK Podium organisée par la compagnie Amavada.
A noter aussi que les cinq musiciens de Charlie Quid remonteront sur la scène de la Maison de l’Etudiant de Caen pour la finale du Tremplin Phénix. Face à eux : le groupe de grunge progressif Geminii et le/la gagnant.e du match du 17 mars à savoir Annabella Hawk, Ego ou Querelle.
Un premier EP de Charlie Quid est sorti il y a un an. Intitulé « Unsteady » (traduisez « instable »), il contient cinq titres parmi lesquels « Don’t you mind ».
Diffusion le mardi 21 janvier, de 20h30 à 22h30, sur Radio666 (99.1 FM à Caen) et radio666.com. Podcast jusqu’au mardi 28 janvier. Qui a balancé sa prog ?