Le quatuor angevin Match frappe fort avec « Superficial please », un deuxième EP qui contient cinq pistes aux mélodies aussi soignées qu’énergiques. Interview avec Doris, chanteuse et parolière de Match :
Doris, qu’est-ce qui a changé entre le premier et le deuxième EP de Match ?
Côté formation, Match a changé de bassiste. Côté technique, nous avons pris plus de temps pour préparer l’enregistrement. Nous avons eu six mois de pré-production et d’arrangements avant d’entrer en studio en mai 2019. L’enregistrement du premier EP était beaucoup plus spontané. Le groupe n’existait alors que depuis deux ans. Cette fois-ci, le recul et la maturité ont offert un regard assez neuf sur notre travail.
Le nom de votre deuxième EP, « Superficial please », peut faire penser à la chanson ‘Apocalypse please’ de Muse. Le célèbre trio britannique fait bien partie de vos influences ?
Oui ! C’est un groupe que nous aimons beaucoup et qui nous a influencé, surtout à nos débuts. Je suis allée voir Muse deux fois avec Tom, le guitariste de Match. J’étais restée sur ma faim à l’issue du concert aux Vieilles Charrues en 2015. Mais nous les avons revus en 2016 à Bercy et c’était une grosse claque musicale et visuelle !
Avant Match, as-tu eu d’autres expériences vocales ?
J’ai commencé la musique à l’âge de 7 ou 8 ans mais j’ai d’abord joué du violon alto pendant six ans. C’était un parcours assez classique avec école de musique et solfège. Puis, au lycée, j’ai eu envie de changer de registre. Faire du théâtre m’a débridée parce que j’étais très timide. J’avais envie de chanter mais sans le courage de me lancer. Je me suis essayée à la soul et au gospel. Au milieu du lycée, j’ai rencontré Tom avec qui ça a « matché » ! Nous avons commencé à faire de la musique ensemble et c’est comme ça que j’ai rejoint la formation. C’est avec Match que j’ai commencé à faire du rock. Je n’avais jamais eu l’occasion de faire ce style mais ça me correspond bien pour le moment.
Doris, qu’est-ce qui t’inspire les paroles de Match ?
Cela dépend de mon état d’esprit et celui du groupe. Ca peut être des sujets personnels ou des sujets d’actualité. Sur le deuxième EP, le fil conducteur est l’hyperconnexion avec plein de petites histoires, des personnages différents qui ont des expériences dans l’hyperconnexion. ‘Young siders’ résume le point de vue d’un nerd qui rattache sa vie à un jeu vidéo. La musique est très progressive. Au final, on se rend compte que ce mec veut être aimé et être accepté dans cette société où il peine à s’intégrer.
Quelques mots sur le clip de ‘Salvation journey’ ?
C’est la suite du clip de ‘Dark shade’. Il a été réalisé par le Nantais Sébatien Marqué, connu notamment pour ses collaborations avec Ko Ko Mo. Il a une pâte. Son travail vaut le détour.
Ko Ko Mo et Match ont en commun de proposer du rock anglophone, moderne et énergique…
Merci pour le compliment ! J’ai eu la chance de voir ce duo en décembre 2019 au Chabada, à Angers. Nous les suivons depuis un moment car nous aimons ce qu’ils font.
A Angers, à quoi ressemble la scène musicale ?
Elle est très variée mais il y a des styles assez marqués. Je pense au rock psyché et au stoner. Le festival Levitation y contribue sûrement.
Un groupe d’Angers à conseiller ?
J’ai eu un coup de cœur pour le duo électro KissDoomFate qui vient de sortir un EP.
Comment as-tu vécu le confinement ?
C’est une remise en question. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles solutions pouvons-nous apporter ? C’est aussi une occasion de se retrouver avec soi et entre nous. La musique est un milieu qui évolue tellement vite aujourd’hui. Cette expérience est comme une grande pause où le temps est en suspens. Il est très plaisant de pouvoir se recentrer sur le travail de création artistique.
Monter sur scène te manque ?
Evidemment ! Nous devions partir en tournée en mai. Nous travaillons sur des reports mais ça ne sera peut-être qu’en 2021. Nous croisons les doigts en tout cas.
Doris, balance ta prog !
- PHOENIX : 1901
- MUSE : Falling down
- SAINT MOTEL : Butch