Vendredi 5 avril 2024, la Caennaise Sick Tears dévoile un peu plus son projet rock, électro et metal expérimental en dévoilant « Inferno », son deuxième single.
Après quelques années à reprendre des morceaux dans sa chambre, notamment des titres pop en version metal, Justine a lancé Sick Tears, son premier projet musical, le 23 août 2023. Le morceau éponyme très rythmé, avec synthétiseurs, grosses guitares, voix et cri, était accompagné d’un obscur clip avec masque et téléviseur enneigé.
Sept mois et demi plus tard, à l’âge de 25 ans, la compositrice et multi-instrumentiste propose une musique encore plus troublante. Le clip, qu’elle a réalisé avec l’aide de Thomas Slurp, est à déconseiller aux hématophobes et âmes sensibles.
Après une première partie aux allures techno, riche en échos vocaux, le synthé le plus dansant d’Inferno est éclipsé pour valoriser le chant et plonger dans un inquiétant désert où d’étranges mélodies subsistent. La dernière minute du morceau, lancée par une rageuse guitare, constitue un final à la fois épique et explosif.
D’autres titres et clips en 2024
Fervente supportrice de Muse, Justine aime beaucoup le metal, notamment les groupes Avatar et Bring Me The Horizon. Elle écoute aussi Bad Omens et Motionless in White. À sa passion pour la musique s’ajoute celles pour la photographie et le cinéma.
Pour le projet Sick Tears, le visuel s’annonce d’ailleurs aussi important que le son. « J’aime beaucoup les films d’horreur, les slashers des années 80-90 », indique-t-elle. Sick Tears estime aussi avoir été influencée par l’œuvre de Tim Burton.
La musicienne ne prévoit pas de monter sur scène pour l’instant, mais continue de composer pour sortir « deux ou trois autres morceaux cette année ». Comme les deux premiers, ils devraient être accompagnés d’un clip.
Personne n’a eu le temps de se préparer : Wombat Supernova vit désormais parmi nous, bien décidé à apporter du fun dans nos oreilles. Depuis le 22 mars 2024, le premier album du duo math rock navigue dans notre galaxie.
Vendredi 22 mars 2024, Wombat Supernova a sorti sur les plateformes l’impressionnant premier album « Apewoman VS Turbo », soit 39 minutes de vitamines multi-instrumentales réparties sur sept titres.
Pour nous embarquer dans sa fusée math rock, le duo hérouvillais a misé sur le très sympathique « Bertrand » digne d’une bande-son vidéoludique.
Les riffs de guitare semblent s’enchaîner à la vitesse de la lumière. Ça part à fond et dans tous les sens, ça freine d’un coup et ça redémarre sans prévenir pour prendre des tunnels secrets qui décuplent le plaisir d’écoute. Le clip de « Bertrand » est tout aussi délirant.
Pour la pop urbaine, Caen peut compter en 2024 sur Ellea. Après le titre nocturne « Tu connais », sorti fin janvier, l’autrice-compositrice-interprète prévoit de sortir quatre autres chansons cette année.
De ses soirées à Nantes, où elle a étudié le droit, la Caennaise Ellea a gardé suffisamment de souvenirs pour en faire une chanson. Tu connais est sorti le 23 janvier 2024, accompagné d’un clip tourné dans la boîte de nuit Le Dépôt située à Caen, sa ville natale.
Très inspirée par la pop urbaine, la parolière de 26 ans aime faire équipe avec son frère Macéo, alias Mace, pour la composition. « Nous nous comprenons », résume la chanteuse. « Nous voyons des choses différentes, il y a une bonne complémentarité. »
Ellea est également ravie de confier le mixage à Hugo Martinez, alias Martimix. « Il travaille avec des artistes tops comme Angèle, PLK, Damso, Ninho », souligne la chanteuse.
Prochain titre en avril
Quatre autres chansons d’Ellea devraient sortir cette année. La prochaine est prévue le vendredi 19 avril et aura aussi droit à un clip. « Le tournage se déroulera fin mars, à Caen, avec la même équipe, Clément Dupont et Charlotte Gandon. »
Ce prochain morceau, qui s’appellera « Redescends », est annoncé comme un « morceau funky, ironique, très second degré », mais Ellea prévient : « ils ne seront pas tous comme ça ».
En novembre 2022, Max et Loïcia ont sorti sur les plateformes le premier EP de leur duo The Songwriters. Il contient trois titres dont « The right way » illustré par un clip.
Max et Loïcia, 22 ans, se sont connus en 2018 au lycée polyvalent Jean Monet de Mortagne-au-Perche, dans l’Orne. « Nous étions dans le club musique », explique Loïcia. Mais c’est en étudiant à Paris qu’ils ont formé leur duo The Songwriters.
Les deux artistes sont multi-instrumentistes. Sur scène, Loïcia est au piano et au chant, Max est au chant et à la guitare. « Nous écrivons et composons à deux », explique Max. « Les paroles viennent beaucoup d’histoires d’amour, avec un peu de politique. »
Très vite, leur musique a pris une direction pop. Loïcia se dit influencée par Birdy, Kate Bush et Adèle tandis que Max mentionne Eric Clapton, John Mayer, Harry Styles et Billie Eilish.
Leur premier EP est sorti en novembre 2022 et contient trois titres dont The right way qui fait l’objet d’un clip. « Pour ce premier clip, on cherchait une ambiance très colorée, avec plein de lumières, mais aussi des contrastes, avec des décors très sombres », explique Max.
Ce premier EP sera fêté sur la scène de La Classe, à Saint-Hilaire-sur-Risle, le samedi 28 janvier 2023, à 21 h. Le duo jouera aussi le jeudi 8 juin 2023 à La Luciole, à Alençon. Le groupe, qui compte déjà « une quarantaine de dates » effectuées, souhaite assurer des premières parties et des festivals en 2023. D’autres enregistrements sont prévus.
The Songwriters, balancez votre prog !
BIRDY : Give up
KATE BUSH : Running up that hill (A deal with God)
Jeudi 20 octobre 2022, l’artiste manchoise Ella Gunn dévoile Heads or tails, un titre qui sera sur son son premier album solo.
Ella Gunn, artiste basée à Périers (Manche), est une rockeuse multi-instrumentiste, déjà entendue en tant que guitariste dans 64 Dollar question et en tant que chanteuse-guitariste de Madkaps, un groupe qui avait notamment joué au festival Art Sonic, à Briouze (Orne), et en première partie de Pascale Picard au Big Band Café, à Hérouville-Saint-Clair (Calvados).
À 34 ans, elle s’affirme aujourd’hui en tant qu’artiste capable d’auto-produire ses chansons en vue d’un album espéré pour début 2023. Celui-ci contiendra dix titres dont le single Heads or tails, qui sort ce jeudi 20 octobre 2022, à 18 h. « Cette chanson raconte le moment où on rencontre quelqu’un », indique Ella. « On ne sait jamais comment va finir l’histoire. »
S’appuyant pour les paroles sur des expériences vécues par elle-même, des amis ou sa famille, Ella Gunn a pris goût à la country contemporaine il y a quelques années, en écoutant Miranda Lambert, Morgan Wade et Luke Bryan : « les chansons de Miranda Lambert m’ont tout de suite marquée ».
Des bases punk-rock
La chanteuse et guitariste, également bassiste et batteuse, reste attachée au punk-rock américain qui l’a plongée dans la musique quand elle avait 13 ans, mentionnant Blink 182, Sum 41 et The Distillers. Pour la scène, elle prépare un set avec une pédale loop, mais compte aussi rencontrer de bons musiciens pour l’accompagner. Ce sera pile ou face.
Fin juillet 2022, le chanteur-guitariste néo-zélandais Valentin Puech, originaire de Normandie, a sorti « Surrender », premier single de Vaalyant, son nouveau projet rock. Un EP est prévu pour cet automne.
Natif d’Alençon (Orne), Valentin Puech vit depuis fin 2013 en Nouvelle-Zélande. « C’était d’abord pour des vacances », se souvient Valentin, « mais elles se sont prolongées, car c’est un pays qui me correspond parfaitement ». Il y apprécie notamment « la nature magnifique », se dit « contemplatif » et préoccupé par l’environnement.
Les paroles de Vaalyant, son nouveau projet rock, sont aussi inspirées par son regard sur l’époque, « le côté décadent de nos sociétés modernes, avec tous les excès liées à la consommation, la violence à tous les niveaux, l’instabilité du monde ».
« Mes textes partent parfois dans des délires post-apocalyptiques où je projette mes angoisses », ajoute le rockeur, âgé de 39 ans. « Il y a une envie d’un retour vers des choses plus pures, essentielles. »
Premier clip en Nouvelle-Zélande
Le premier single de Vaalyant, intitulé Surrender, a été composé il y a moins d’un an. « J’avais d’autres morceaux déjà écrits, mais le riff de celui-ci m’a bien accroché et j’ai voulu l’enregistrer en premier », explique l’auteur-compositeur-interprète, qui a aussi géré le mixage et le mastering.
Pour le clip, dont il a eu l’idée de scénario, il a fait appel à un ami français, Bertrand Remaut, qui vit aussi en Nouvelle-Zélande. Le tournage, « avec une bande de copains », s’est déroulé peu avant Noël, à l’ouest d’Auckland, « un coin très sauvage ». Ce premier single est annonciateur d’un EP 5 ou 6 titres prévu pour l’automne 2022. Le deuxième extrait devrait sortir avant mi-août.
Entre progressif et metal
Avant de monter le projet Vaalyant, Valentin a beaucoup joué dans la rue sous le nom « Folkin’Blue Boy ». Il y jouait ses propres compositions acoustiques et reprenait des standards dont Say it ain’t so Joe de Murray Head. Encore plus tôt, à l’époque où il vivait encore en Normandie, il était le chanteur du groupe metal Echoes of reason, monté sur la scène du festival ornais Art Sonic, à Briouze, en juillet 2010.
« Je suis revenu à mes racines plus rock, avec des accents progressifs et metal », résume Valentin, qui écoute aussi bien Neil Young que Pink Floyd, Soundgarden, Pearl Jam, Nirvana, Deftones et System of a down, mais aussi du funk et du jazz. En lien avec l’Australie, où il a aussi vécu, le chanteur-guitariste mentionne le groupe metal Karnivool, les rockeurs de Jet et le projet psychédélique Tame Impala.
Vaalyant, balance ta prog !
TOOL L’album « Aenimal », en particulier Forty Six & 2
Déjà vu deux fois en concert au bar caennais Au Chef Raide, notamment le soir de la fête de la musique, puis au Cargö le 22 juin, le groupe D·E·M montera sur la scène du Portobello Rock Club, également à Caen, le samedi 2 juillet. Théophile et Gaëtan y fêteront la sortie de leur premier EP.
« Nous nous sommes vus au lycée sans interagir, mais on nous a présenté quand j’étais en L1», se souvient Gaëtan. « Pendant un moment, on se connaissait sans savoir qu’on faisait de la musique l’un comme l’autre », ajoute Théophile. « Je faisais de la guitare dans mon coin. »
Très vite, les deux jeunes musiciens remarquent qu’ils sont sur la même longueur d’onde. « Nous sommes très contents de bosser à deux, avec un bon rythme, sans moment de pause », déclare Gaëtan. « Il est facile de s’organiser à deux et nous souhaitons nous professionnaliser », ajoute Théophile. « Ce n’est pas un hobby. »
Fil rouge
Avec la soif d’apprendre, les deux musiciens ont trouvé ensemble un « fil rouge » pour leur son. Après quelques expérimentations vers la funk, leur synthwave est résolument sombre et leurs concerts ont des allures de cérémonies peu rassurantes. Sur scène, maquillés, les deux artistes incarnent des personnages. « Il y a du personnel, du ressenti, de l’émotion, quelque chose de macabre », résume Gaëtan. « C’est très cathartique, un peu étrange, parfois malsain. C’est très vaste. »
Son hybride
Interrogés sur les sujets qui les inspirent, D·E·M aborde le transhumanisme.Leurs envies musicales se portent sur le mélange des synthés numériques et analogiques, quelque chose d’hybride. Les spectateurs sont nombreux à être interpellés par l’utilisation d’une guitare neuf cordes et d’une keytar, clavier porté comme une guitare. « On a mangé beaucoup de pâtes pour se payer le matos », confie Gaëtan.
Tracklist
Les trois premiers singles de D·E·M se retrouvent dans leur premier EP « D·E·M » disponible fin juin en streaming. Il contient neuf titres dont voici l’ordre :
Devotion
Black redemption
Escape
Offering
Control
Doors of nightmare (composition jamais jouée en concert)
Hatred
The awakeness
Apocalypse
D·E·M, balance ta prog !
Album de référence pour Théophile : Meliora de GHOST
Album de référence pour Gaëtan : New model de PERTURBATOR
Le duo caennais mentionne aussi Carpenter Brut, Justice, Gesaffelstein, Behemoth, l’artiste electro Lorn.
Concert release party de D·E·M le samedi 2 juillet, à partir de 22 h, au Portobello Rock Club, à Caen, avec aussi PolarX et le duo techno-metal 170.39.
Séri, 21 ans, a emménagé à Caen début février 2022. La chanteuse a sorti l’an dernier « Lost in the sea », son premier single, et compte déjà une dizaine de compositions.
L’autrice-compositrice-interprète Rose Sérignan, alias Séri, 21 ans, est arrivée à Caen début février 2022. « On m’avait prévenue que les personnes y étaient très accueillantes et j’ai pu le constater », affirme la jeune femme, native d’Angers. « Quand on arrive seule dans une ville, le contact facile avec les autres fait vraiment plaisir. »
Cette ancienne participante de l’émission télévisée « The Voice » a commencé le chant à l’âge de 12 ans en enregistrant des reprises en studio. Puis, à 17 ans, elle est partie au Canada où elle a appris le piano en autodidacte. « C’est là que j’ai commencé à composer et à faire des concerts avec un orchestre en Vendée. » À peine sortie du lycée, elle a vécu le rythme de deux tournées professionnelles.
Une dizaine de compositions
Durant l’été 2021, Séri a donné des concerts à Nancy. Plus récemment, elle s’est produite à Angers, sa ville natale, pour principalement chanter des compositions, accompagnée par un pianiste, une violoniste et une violoncelliste. Elle compte aujourd’hui une dizaine de morceaux originaux. Le premier, Lost in the sea, a fait l’objet d’un clip tourné avec deux amis. « Je suis plus à l’aise à l’anglais car mes influences sont toutes anglophones », précise Séri. D’autres singles sont prévus avant un premier album.
« Ne jamais baisser les bras »
Dans les chansons de Séri, la mort et l’amour font partie des principaux thèmes. A propos de la mort, elle explique y avoir été « exposée de façon parfois brutale, injuste ». L’artiste aime aussi évoquer des combats personnels, « de ne jamais baisser les bras, d’essayer de se sentir héros dans la vie quotidienne ».
Si les chanteuses pop Lady Gaga, Faouzia et Céline Dion l’ont beaucoup inspirée, la Caennaise se dit aussi « influencée par des mouvances plus rock, grind pop voire métal ». Elle aime aussi le jazz et la country.
En avril 2021, Ellea, 24 ans, sortait son premier EP « Fil d’Ariane ». Un peu moins d’un an plus tard, la Caennaise a révélé le 18 mars 2022 le single « Des grandes choses ».
Ellea, où et quand as-tu enregistré « Des grandes choses », ton single sorti le 18 mars 2022 ?
Ce titre a été enregistré à Caen autour de janvier 2022 mais nous bossions dessus depuis peut-être novembre 2021.
Quel sujet t’a inspiré ?
Ce sont mes échecs, tout simplement.
Comment as-tu plongé dans la musique ?
J’ai toujours grandi et j’ai toujours baigné dans le milieu de la musique car mon père, mon frère, mon oncle en font. C’est une famille de musiciens. Ça a été naturel.
Quand as-tu eu le déclic pour te lancer ?
J’ai commencé à faire des petits trucs quand j’étais au collège, à l’âge de 12 ans environ. Au début, je faisais de la musique parce que j’aime ça mais sans aucune volonté d’en faire mon métier. C’est en 2018 que j’ai eu le déclic en me disant « il faut que je fasse un truc carré, je n’ai rien à perdre alors autant se lancer à fond ».
Quels sont tes instruments de prédilection ?
Je ne suis pas une grande instrumentiste, pas une virtuose. Je compose principalement au piano. Ce que j’aime beaucoup est faire de la prod, faire des arrangements, les mixages et le mastering à l’aide des logiciels. Pour la composition, je travaille surtout avec mon frère qui est guitariste. On travaille en studio et on teste des trucs.
Ton premier EP, sorti il y a presque un an, contient cinq titres parmi lesquels Fil d’Ariane. Ce titre fait l’objet d’un clip. Où s’est déroulé le tournage ?
On a clippé avec des figurants à Caen, sur une petite route cachée pas loin du Cours Montalivet, avant d’arriver à Mondeville. C’était une grosse organisation et c’était très stressant mais nous étions tous contents de participer à ce projet.
Pourquoi le thème du fil d’Ariane ?
Ce n’est pas évident de l’expliquer. C’est sur la manière d’être. Est-ce que la manière dont tu te comportes est pour correspondre aux attentes que les gens ont de toi ?
Ton premier EP s’ouvre sur le titre L’amour est simple. Est-ce qu’il l’est vraiment ? Est-ce ironique ?
(rires) C’est ironique, très second degré. Ça parle des sentiments quand tu te mets dans une relation. Est-ce que tu y vas à fond ? Est-ce que tu y vas à reculons ? Dans quelle mesure tu t’investis. C’est la question des relations sentimentales et ce sont des thèmes qui, je pense , vont toucher la plupart des gens.
Pas encore de scène pour ce projet. Pourrait-il être uniquement studio ?
Au début, c’est ce que je me suis dit car c’est là où je suis le plus à l’aise. Mais plus j’avance et plus je me dis qu’il est impossible de ne pas faire de concert.
Ton frère pourrait-il être aussi ton guitariste sur scène ?
Si je le motive, oui, carrément.
Qu’est-ce que tu aimes écouter en boucle en ce moment ?
En ce moment, j’écoute en boucle l’album de Yebba, une chanteuse américaine qui a une technique vocale incroyable. C’est la meilleure chanteuse du moment. Tu as Aretha Franklin et, après, tu as Yebba ! Elle fait beaucoup de live sessions et elle a une technique vocale de malade !
La chanteuse et guitariste lyonnaise Gaby a sorti le 24 septembre 2021 « Cache cœur ». Ce premier EP contient notamment « Sucré salé », un titre dans lequel l’autrice-compositrice-interprète confie ses troubles alimentaires.
Gaby, à quel âge as-tu connu les troubles alimentaires ?
Ça a commencé autour de mes 13 ans. À l’entrée de l’adolescence, j’ai commencé à faire des régimes. Au début, tout se passait bien. Petit à petit, on perd le contrôle et on commence par entretenir un rapport malsain avec la nourriture. Je pense qu’en grandissant, avec les études puis le travail, ça ne s’est pas forcément arrangé. Je n’ai pas tout de suite compris que j’avais un problème. Je me suis moi-même enterrée dans ce déni et cette maladie. Mais, cette année, j’ai écrit cette chanson et je me suis dit que c’était un beau moyen de parler de ce truc qui touche beaucoup de personnes et dont on parle peu, je trouve.
Ces troubles sont-ils derrière toi ?
Non, loin de là. Je crois qu’il y a beaucoup de travail.
As-tu senti qu’en faire une musique t’aidait ?
C’est très libérateur, et ça aide quand les gens qui écoutent ce morceau et ma communauté soutiennent et sont compréhensifs. J’ai eu beaucoup de retours de personnes qui m’ont dit « punaise tu as réussi à mettre les mots sur ce que je vis ». Ça a fait du bien à certaines personnes et ça leur a permis de comprendre pourquoi ils avaient un rapport un peu malsain avec la nourriture. Même si ce n’était pas facile de se mettre à nu, je suis contente du résultat.
Le sujet est difficile. Tu l’abordes avec de la douceur, rien que par le titre Sucré salé. Mais il y a aussi des moments de la chanson qui rappellent les aspects tragiques des troubles alimentaires…
Il y a beaucoup de contrastes de manière générale dans les morceaux que je fais. Dans celui-là particulièrement, j’aimais bien le contraste entre quelque chose de très doux, un peu rêveur, un peu poétique, et ces images hyper dures que sont ces maladies. Ce sont quand même des maladies qui tuent même si on a tendance à l’oublier. Que ce soit la boulimie ou l’anorexie, elles doivent être accompagnées. Dans le clip, j’ai vraiment cherché à avoir ce contraste avec quelque chose de très beau, très esthétique, très contrôlé. Au final, on se rend compte que les apparences sont souvent trompeuses. Plus on contrôle, moins on contrôle et plus c’est le bazar, plus on fait des crises, plus on perd le contrôle de soi-même.
Faire de la musique peut entraîner à se mettre en avant. Quel est ton rapport à la potentielle notoriété, au public, au fait d’être sur scène devant le public ? Comment réussis-tu à le gérer ?
Effectivement, faire de la musique est aussi un métier d’images. On ne peut pas dire qu’on fait juste de la musique. Il faut aussi qu’on représente quelque chose, qu’on soit un personnage, qu’on prenne soin de son image. Ça fait partie des problèmes que je n’ai pas encore totalement réglés dans le sens où je contrôle énormément mon image, que ce soit sur les réseaux sociaux ou quand je monte sur scène. J’ai besoin d’être toute nickel, d’être bien maquillée, bien coiffée, de me sentir belle pour ne pas avoir affaire au regard des autres en face qui seraient négatifs. Mais je pense que c’est important de le savoir et de pouvoir travailler là-dessus, pouvoir se dire « OK, peut-être que si tu ne te maquilles pas, ce n’est pas très grave, ça ne va pas changer le cours des choses et, surtout, tu es là pour faire de la musique avant tout ». J’essaie de me recentrer là-dessus et de me dire que mon image ne fait pas tout. Mais je reconnais que ça fait aussi partie des choses qui sont compliquées pour moi et qui ont fait aussi que j’ai un rapport malsain avec la nourriture. Parce que j’avais envie d’être impeccable tout le temps pour les gens et pour ce métier-là qui demande encore beaucoup de rigueur, même si les choses évoluent beaucoup quand même. Les mentalités évoluent. Aujourd’hui, on a beaucoup de chanteuses qui ne correspondent pas du tout aux critères de beauté et ça fait du bien.
Quelle a été le déclic pour te lancer pleinement dans la musique ?
Je pense que ça s’est fait petit à petit. A côté, je travaille en tant qu’infirmière. Pendant deux ans, j’ai travaillé à temps plein. À un moment, je me suis dis « si je n’essaie pas de me lancer maintenant, ce sera trop tard ». Je me suis mise à mi-temps. J’ai essayé de chercher des dates et de comprendre ce milieu. Fin 2017, je me suis lancée et j’ai eu envie de faire ce projet d’EP.
Avec quelles influences ? Qui as-tu le plus écouté ?
Tellement de choses, j’écoute de tout. Pour l’EP, particulièrement, j’avais deux artistes en tête qui m’ont beaucoup influencé. Matthieu Chedid est un artiste que j’adore, que je vénère. Je le trouve exceptionnel. La deuxième personne est Pomme, une super autrice-compositrice. J’aime beaucoup sa douceur.